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Actualités - CHRONOLOGIE

L'équilibre confessionnel, Leitmotiv des commentaires sur le scrutin de Beyrouth

«Entente nationale» et «équilibre confessionnel»: ces deux slogans ont été répétés à l’envi hier par de nombreux responsables concernés de près ou de loin par les élections municipales à Beyrouth, comme si, la loi électorale étant ce qu’elle est, ces principes sont devenus les seuls enjeux du scrutin. Tout au long de la journée, des personnalités de tous bords ont été interrogées par les chaînes de télévision sur leur opinion au sujet de ces élections. Le ministre d’Etat Michel Eddé, qui a indiqué avoir voté pour «la liste consensuelle de Beyrouth» (Hariri), a prévenu les électeurs de la capitale tentés de déposer dans l’urne des bulletins confessionnellement homogènes: «Biffer les noms des musulmans lorsqu’il s’agit d’électeurs chrétiens et biffer les noms des chrétiens quand ce sont des votants musulmans, c’est tout simplement biffer le Liban», a dit M. Eddé, estimant que «cela ne servirait que la politique israélienne, qui vise à provoquer le fractionnement du Liban». M. Eddé a précisé que son choix en faveur de la liste «consensuelle» était dû au fait qu’elle «exprime le consensus et la coexistence». Le mufti de la République, cheikh Hassan Khaled, a de son côté appelé les Beyrouthins à voter massivement et en préservant l’équilibre communautaire. «Il ne faut pas que les résultats des élections fournissent un prétexte à ceux qui cherchent à diviser Beyrouth en plusieurs circonscriptions», a-t-il souligné. Pour sa part, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammad Mehdi Chamseddine, a insisté sur «la nécessité de préserver l’équilibre national et la vie commune» entre les diverses communautés et s’est dit «satisfait» du déroulement du scrutin à Beyrouth et au Liban-Sud. L’ancien chef du gouvernement Sélim Hoss, qui n’a officiellement appuyé aucune des listes en présence dans la capitale, a voulu donner des directives plus précises aux électeurs tentés par le panachage, leur conseillant de remplacer les noms biffés par d’autres de la même communauté. M. Hoss a d’ailleurs indirectement encouragé tous les électeurs à se livrer à cet exercice, en les appelant à ne pas voter pour des «listes préfabriquées». Il a indiqué avoir eu connaissance de plaintes formulées par des électeurs au sujet du déroulement des élections, sans préciser de quoi il s’agissait, et indiqué les avoir transmises au ministre de l’Intérieur Michel Murr, qui s’est employé selon lui à y remédier. En revanche, Najah Wakim, député de la capitale et un des parrains de la «liste de Beyrouth» (anti-Hariri) aux côtés notamment du général Michel Aoun, s’est quant à lui lancé dans une diatribe contre «le pouvoir» et les tenants de la principale liste adverse, les accusant de «distribuer l’argent», de «susciter des dissensions confessionnelles» et d’accaparer les médias. «Le nombre de chrétiens ou de musulmans qui seront élus est le dernier de mes soucis. L’essentiel, c’est que des gens propres et non inféodés à un pouvoir corrompu puissent l’emporter», a-t-il en outre déclaré. Une source proche de la liste «consensuelle», citée par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), a vigoureusement nié les accusations de M. Wakim, notamment au sujet de l’achat de voix, affirmant qu’il s’agissait de «mensonges» et d’«insultes à la dignité des Beyrouthins». Aux antipodes de M. Wakim, Tammam Salam, autre député de la ville et un des «pères» de la liste Hariri, a lui aussi insisté sur les principes de la coexistence, en invitant les électeurs à voter pour la liste «consensuelle» dans son intégralité. Enfin, Gebrane Tuéni, directeur général du journal An-Nahar, a confirmé son boycottage des municipales proprement dites, en raison d’une loi électorale qu’il a qualifiée de «tordue». Indiquant avoir voté uniquement pour les moukhtars, il a réitéré sa position en faveur de la division de la capitale en petites circonscriptions et souligné que «la bataille de Beyrouth n’a plus pour slogan que l’équilibre» confessionnel.
«Entente nationale» et «équilibre confessionnel»: ces deux slogans ont été répétés à l’envi hier par de nombreux responsables concernés de près ou de loin par les élections municipales à Beyrouth, comme si, la loi électorale étant ce qu’elle est, ces principes sont devenus les seuls enjeux du scrutin. Tout au long de la journée, des personnalités de tous bords...