Greenpeace dénonce les failles du protocole signé avec Eternit

Une fois de plus, le bureau de Greenpeace Méditerranée a dénoncé l’utilisation de l’amiante qui cause, selon lui, le cancer des poumons. Il a notamment critiqué le protocole signé par le ministère de l’Environnement et la compagnie Eternit qui fabrique les tuyaux en amiante-ciment destinés aux canalisations d’eau potable. Ce protocole avait été préparé par des experts et des conseillers du ministère afin de réglementer le travail de l’amiante à l’intérieur de l’usine, et de protéger les ouvriers qui sont en contact direct avec la matière. Greenpeace ne cesse de rapporter depuis «les failles du protocole». «Une de failles du protocole est un article qui demande à Eternit de calculer régulièrement le taux d’amiante dans l’air», déclare M. Fouad Hamdane, porte-parole de Greenpeace. «Selon le protocole, le taux d’amiante dans l’air ne devrait pas dépasser, pour un centimètre cube, le taux accepté «par les lois en vigueur» sans que les taux acceptables à l’intérieur de l’usine ne soient déterminés». Et d’ajouter: «Une autre faille consiste à oublier que l’usine est ouverte de tous les côtés, et que les moindres courants d’air transportent les fibres d’amiante dans la région alentour. Les opérations de surveillance technique du taux d’amiante se font dans des usines fermées. Elles devraient être effectuées par le ministère et non par la compagnie Eternit elle-même». Citant une troisième faille dans le protocole, le rapport précise que «dans le dépotoir de l’usine à Chekka, le taux permis est d’une fibre par centimètre cube, ce qui donne environ un million de fibres par mètre cube!» «Or le calcul du nombre de fibres à l’air libre ne peut être qu’approximatif», a-t-il poursuivi. Enfin, le rapport indique que «seuls les ouvriers qui ont trente-cinq ans et plus ont droit à des analyses médicales annuelles (une radio des poumons), les plus jeunes n’étant soumis à des tests que tous les trois ans». Dans le rapport, M. Hamdane déclare: «Nous avons envoyé des lettres à tous les experts ayant pris part à la signature de ce protocole, mais nous n’avons pas obtenu de réponse». «Nous appelons les ministres de l’Environnement et de la Santé, MM Akram Chehayeb et Sleimane Frangié, à reconsidérer leur position sur l’utilisation de l’amiante au Liban», conclut-il.