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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Tripoli s'inquiète du déséquilibre confessionnel au sein du nouveau conseil municipal Karamé : les résultats ne correspondent nullement à la réalité

Les résultats des élections au Liban-Nord, et à Tripoli en particulier, ont suscité hier une vague d’inquiétude concernant le déséquilibre confessionnel qui caractérise le nouveau conseil municipal de la ville. Sur les 24 membres de la municipalité, en effet, un seul chrétien a été élu. De son côté, le président Omar Karamé a dénoncé «les méthodes moyenâgeuses» appliquées dans le dépouillement des bulletins, menaçant de présenter un recours en invalidation du scrutin devant le Conseil d’Etat. M. Karamé a affirmé que les résultats dans la capitale du Nord «ne correspondent nullement à la réalité». Les qualifiant d’«anormaux», il a ajouté: «Nous essayons à présent de réunir tous les documents nous permettant de présenter un recours en invalidation». Interrogé d’autre part sur l’insuffisance de la représentation chrétienne au sein du conseil municipal, l’ancien premier ministre a répondu: «Nous avons distribué environ 8.000 bulletins dans lesquels figurent des candidats chrétiens et alaouites. Nous avons aussi voté de manière à préserver l’équilibre (confessionnel)». «Malheureusement, a-t-il ajouté, peu de chrétiens et d’alaouites ont participé au scrutin. Avec cela, nous reconnaissons qu’il y a un déséquilibre qui est inadmissible». Rejetant toutefois le principe de la nomination comme remède à cette faille «parce que cela implique une ingérence des autorités dans les conseils municipaux», il a souligné la nécessité d’élaborer une loi «fixant le nombre de sièges pour chaque communauté». De son côté, et tout en reconnaissant que le président Karamé a remporté la bataille électorale en faisant élire une majorité des candidats qu’il a soutenus, le député Mohammed Abdel Latif Kabbara a indiqué que celui-ci avait perdu en fait sa position dominante au sein du conseil municipal. «En effet, a précisé M. Kabbara, M. Karamé n’exerce plus son influence que sur trois ou quatre membres de la nouvelle municipalité, alors qu’il avait pleins pouvoirs dans la précédente». Concernant le déséquilibre confessionnel au sein du conseil au détriment des chrétiens, le député en a imputé la responsabilité à «l’obstination du président Karamé, qui a refusé l’élaboration d’une liste de coalition et qui a tenu à imposer son hégémonie sur les habitants de la ville». Le député Abdel Rahman Abdel Rahman a estimé, quant à lui, que le déséquilibre était dû au faible taux de participation des chrétiens aux élections. Il a en outre annoncé qu’il se concerterait prochainement avec ses collègues parlementaires en vue de remédier au problème. De son côté, le mufti de Tripoli, cheikh Taha Sabounji, s’est déclaré surpris par le déséquilibre né du scrutin alors que la ville s’est toujours caractérisée par son esprit de coexistence. Le dignitaire sunnite a estimé qu’il y a deux raisons principales à cela: «L’échec des efforts visant à aboutir à une liste consensuelle (...); le nombre considérable de candidats qui a eu pour effet d’embarrasser les électeurs d’autre part. De fait, dans le souci de faire élire les candidats qu’ils appuient, ces derniers n’ont plus pensé à autre chose», a-t-il dit. Et pourtant, explique cheikh Sabounji, les instances religieuses et les hommes politiques ont mis en garde contre «une mauvaise évaluation» de l’enjeu du scrutin. «Certains ont même estimé qu’il était inutile d’orienter l’électorat dans ce sens tant l’esprit de coexistence est vivace dans la ville; ce qui a fait dire à un député chrétien qu’il s’attendait à ce que les élus chrétiens obtiennent un plus grand nombre de voix que d’habitude», a déclaré le mufti de Tripoli. En tout état de cause, il a estimé que cette affaire est «une chose tout à fait secondaire, qui ne laissera aucune séquelle dans la ville».
Les résultats des élections au Liban-Nord, et à Tripoli en particulier, ont suscité hier une vague d’inquiétude concernant le déséquilibre confessionnel qui caractérise le nouveau conseil municipal de la ville. Sur les 24 membres de la municipalité, en effet, un seul chrétien a été élu. De son côté, le président Omar Karamé a dénoncé «les méthodes moyenâgeuses»...