La catastrophe du rapide Munich-Hambourg a fait au moins 100 morts et plus de 300 blessés L'horreur sur rails(photo)

Le déraillement d’un train à grande vitesse Munich-Hambourg, dans le nord de l’Allemagne, a fait au moins 100 morts et plus de 300 blessés. Il s’agit du plus grave accident ferroviaire en Allemagne depuis la Seconde Guerre mondiale. La motrice du train a franchi intacte le pont mais ce sont les 12 voitures suivantes qui ont déraillé et ses masses de béton se sont effondrées directement sur trois wagons. Un rescapé a déclaré que, pendant les deux minutes précédant l’accident, il avait remarqué des bruits et une vibration inhabituels dans le train. La catastrophe s’est produite vers 11h heure locale (midi heure de Beyrouth), à 15 kilomètres de la ville de Celle et à cinq cents mètres seulement de la gare de la localité d’Eschede. Le train avançait à vive allure, à environ 200 km/h, en direction de Hambourg lorsque la plupart des treize wagons blancs tirés par la locomotive ont percuté le pont enjambant la voie, provoquant le déraillement du convoi. Le convoi avait à son bord 300 à 400 voyageurs. Les sauveteurs ont déclaré qu’ils tentaient de rassembler les membres éparpillés des victimes. Un pompier a dit craindre que d’autres enfants soient encore prisonniers des débris, dont beaucoup ont été projetés sur plusieurs centaines de mètres de part et d’autre des quatre voies ferrées. «J’étais dans la cuisine en train d’éplucher des pommes de terre lorsque j’ai entendu un train passant plus vite que d’habitude, a déclaré Hannelore Bonkewitz. Ensuite, j’ai entendu un énorme fracas. J’ai couru dehors et j’ai vu un immense nuage de fumée». «Les sauveteurs m’ont demandé de trouver des couvertures. J’ai apporté toutes les couvertures et les draps que j’avais. J’ai vu un homme descendre du train. Ses mains étaient couvertes de sang. Personne d’autre ne pouvait sortir», a ajouté Hannelore Bonkewitz. Le bilan devrait encore s’alourdir car deux wagons n’avaient toujours pas pu être atteints par les secours mercredi en fin de soirée: ils sont pris sous les décombres du pont routier enjambant la voie ferrée contre lequel le train est entré en collision, a indiqué un porte-parole de la police. La police ne pense pas pouvoir déterminer les causes de l’accident avant le week-end, après évaluation des données techniques, a précisé le porte-parole. Selon un autre porte-parole de la police de Celle, «il n’y avait pas d’obstacle sur la voie», ce qu’a confirmé l’audition du conducteur du train, qui a survécu à l’accident sans être blessé. Ce témoignage semble ainsi écarter la première hypothèse sur la cause de l’accident: celle d’un véhicule qui serait tombé sur la voie ferrée juste avant le passage du train depuis un pont routier enjambant la voie, après avoir défoncé les glissières de sécurité. Le président allemand Roman Herzog, le chancelier fédéral Helmut Kohl, la présidente du Bundestag Rita Sussmuth et Gerhard Schröder, ministre-président du Land de Basse-Saxe où s’est produite la catastrophe, ont transmis leurs condoléances aux familles des victimes. Schröder, qui a annulé un discours au cours d’une conférence sociale-démocrate à Hanovre, ainsi que le ministre des Transports Matthias Wissmann se sont rendus sur les lieux du drame. Plus de 700 secouristes, dont 20 soldats et médecins militaires britanniques de la base de Celle, ont été mobilisés pour les opérations de sauvetage. Les débris sont éparpillés sur des centaines de mètres. Le train, mis en service en 1991 sur le réseau ferré allemand, peut atteindre 280 km/h sur voies spéciales et emporter jusqu’à 760 voyageurs dans un total de 14 larges voitures blanches. Les chemins de fer le considèrent comme le train le plus sûr d’Allemagne, malgré la catastrophe de mercredi, qui est le premier accident d’ICE faisant des victimes. (Reuters)