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Actualités - CHRONOLOGIE

Après un nouvel attentat contre un bâtiment public Les iraniens appelés à serrer les rangs

L’état de la sécurité à Téhéran a enregistré une nette dégradation au cours des dernières heures, amenant le président du Parlement Ali Akbar Nategh-Nouri à dénoncer les «bandits étrangers» et à appeler la population à serrer les rangs Dans la nuit de mardi à mercredi, une nouvelle explosion s’est produite dans le nord de la capitale iranienne, causant des dégâts matériels dans un bâtiment public. L’explosion est survenue dans des locaux d’un immeuble administratif à l’avenue des Pasdaran, dans le nord résidentiel de la capitale, a indiqué la radio sans autre précision. Par ailleurs, toujours selon la radio, un «groupe de terroristes» a pris la fuite mardi soir après une tentative d’attentat au siège de l’état-major des Gardiens de la révolution (Pasdaran), les troupes d’élite du régime, situé un peu plus loin dans le même quartier. Les membres de ce groupe ont pris la fuite «après avoir laissé sur place des explosifs et des munitions», a ajouté la radio. Les Moudjahidine du peuple, opposition armée au régime, ont revendiqué mercredi une «attaque au mortier contre le QG du corps des Pasdaran». Dans un communiqué reçu par l’AFP à Nicosie, l’organisation des Moudjahidine affirme que «plusieurs Pasdaran ont été tués ou blessés et les bâtiments du QG endommagés» dans cette attaque menée par «ses militaires». Le communiqué précise que «l’opération a été menée en représailles à l’assassinat de quatre Moudjahidine (...) dans la région de Mehran (ouest) en octobre dernier (...) par des unités des Pasdaran». Les Moudjahidine avaient revendiqué mardi la responsabilité d’une violente explosion survenue le même jour au siège du tribunal révolutionnaire dans le nord de Téhéran. Cette explosion a fait trois morts et six blessés, selon un nouveau bilan de la télévision d’Etat. L’agence officielle IRNA avait affirmé que l’explosion était due «à une négligence et un accident». «Il y a des signes qui font penser que la contre-révolution, les bandits étrangers et les espions ont repris le travail», a déclaré le président du Parlement Ali Akbar Nategh-Nouri. M. Nategh-Nouri a également dénoncé les «hypocrites», expression désignant le mouvement d’opposition armée des Moudjahidine du peuple. «Nous avons besoin plus que jamais d’unité dans nos rangs et de coordination de toutes les forces et factions, quelles que soient leurs tendances», a ajouté le président du Parlement, lui-même chef de file du courant conservateur. Les explosions des dernières quarante-huit heures sont survenues peu avant les cérémonies du neuvième anniversaire de la mort de l’ayatollah Khomeyni, fondateur de la République islamique, qui doivent donner lieu aujourd’hui jeudi, comme chaque année, à de grandes manifestations d’allégeance au régime. Elles surviennent également dans un contexte politique troublé, marqué par une rivalité sans merci entre les factions de gauche et modérées favorables au président Mohammad Khatami, et les conservateurs. La thèse d’une manipulation accidentelle d’explosifs transportés dans le cadre d’une enquête en cours, avancée dans un premier temps par l’agence officielle IRNA, était mercredi écartée par plusieurs journaux, qui parlent clairement d’attentat. Divers témoignages publiés par la presse font état d’un individu qui aurait fait exploser une bombe par accident lors d’une fouille, ou d’une femme qui aurait abandonné un engin explosif dans son sac. La grande entrée du tribunal, où se trouvent d’ordinaire de nombreux employés et visiteurs, a été totalement ravagée par le souffle de l’explosion, et les vitres du bâtiment ont volé en éclats. Par ailleurs, l’un des plus hauts responsables militaires a prévenu qu’il n’hésiterait pas à intervenir contre les «complots» de ceux qui voudraient mettre en cause les institutions du régime, faisant allusion à certaines organisations estudiantines et à la presse modérée. Le général Yahia Rahim Safavi, commandant en chef des Gardiens de la révolution, cité par la presse mercredi, a dénoncé la «troisième force qui agit dans le pays avec le soutien de l’étranger et qui vise à détruire les fondements de la religion dans notre pays». Le chef des Pasdaran s’exprimait devant des étudiants et des miliciens volontaires islamiques, les «Bassidji», à l’université de Téhéran, bastion des étudiants favorables aux réformes sociales et culturelles prônées par le président Mohammad Khatami. Interrogé sur les slogans hostiles à plusieurs personnalités conservatrices lancés par la foule lors d’un rassemblement à l’université pour le 1er anniversaire de l’élection de M. Khatami le 23 mai, M. Safavi a déclaré qu’«affaiblir les piliers de la révolution porte préjudice au système». Le général, lui-même récemment mis en cause à plusieurs reprises par les étudiants et la presse pro-Khatami, a affirmé qu’il «s’occuperait en temps utile» des groupes et des journaux qui font selon lui partie de la «troisième force». «Nous cueillerons le fruit quand il sera mûr», a-t-il promis. «Quand nous voyons qu’un complot culturel est en cours, nous devons défendre la révolution», a-t-il dit, en réaffirmant son allégeance au numéro un du régime, le Guide de la république l’aytollah Ali Khamenei.
L’état de la sécurité à Téhéran a enregistré une nette dégradation au cours des dernières heures, amenant le président du Parlement Ali Akbar Nategh-Nouri à dénoncer les «bandits étrangers» et à appeler la population à serrer les rangs Dans la nuit de mardi à mercredi, une nouvelle explosion s’est produite dans le nord de la capitale iranienne, causant des...