Ouverture, place des martyrs, de la 18e conférence de l'AIMF Une fraternité dans le développement et la démocratie au quotidien Poignée de main chaleureuse entre le président français et un dirigeant du Hezbollah

91 métropoles représentant 43 pays: la grande famille francophone ne cesse de s’agrandir et de mutliplier les forums de rencontre pour resserrer les liens entre ses membres et aboutir à cette «fraternité» présentée par le président Chirac comme une nouvelle identité. Devant les 100 représentants des métropoles partiellement ou entièrement francophones, réunis à Beyrouth dans le cadre de la 18e assemblée générale de l’AIMF (Assemblée Internationale des Maires francophones), M. Chirac a rappelé les grands principes de la Francophonie qui se veut une «solidarité , une vision de la société, de la ville et de la vie», privilégiant l’homme, son développement et ses racines. M. Chirac a parlé après M. Jean Tibéri, maire de Paris et actuel président de l’AIMF, M. Mohamed Ghaziri, président du conseil municipal de Beyrouth, et la lecture du message de M. Boutros-Ghali, secrétaire général de la Francophonie, mais son discours était le plus attendu. Il est vrai qu’il y a résumé les particularités et les objectifs de la Francophonie, institution axée sur l’homme, dans un monde où la pression économique se fait toujours plus forte et où le développement des villes n’obéit pas toujours au rêve de leurs habitants. Le chef de l’Etat français est arrivé au lieu où se tient la 18e conférence de l’AIMF, au centre-ville de Beyrouth, vers 10h30. Après avoir regardé la maquette du projet du centre-ville, il a présidé la cérémonie d’ouverture de cette conférence réunie autour du thème de la «réhabilitation du centre des villes». Naturellement, Beyrouth était donc le lieu idéal pour accueillir une telle conférence. Tous les orateurs ont évoqué les destructions qu’elle a subies et l’immense chantier qu’elle constitue aujourd’hui devant une assistance nombreuse dont les ministres Michel Eddé et Hagop Demerdjian, ainsi que les députés Mohamed Youssef Beydoun et Marwan Hamadé. M. Tibéri a d’ailleurs rendu hommage aux organisateurs de cette rencontre qui «représente un véritable défi, gagné par les Libanais». «Beyrouth, a-t-il dit, est exemplaire pour montrer le dynamisme de nos villes». Le maire de Paris a évoqué aussi l’importance des muncipalités dans le développement et dans «l’exercice de la démocratie au quotidien». M. Ghaziri a qualifié Beyrouth de ville pionnière, «grâce à nos dirigeants et à la société Solidere, qui a établi un plan d’urbanisme alliant la modernité à la protection du patrimoine». Dans le message envoyé pour l’occasion, le secrétaire général à la Francophonie, M. Boutros Boutros-Ghali a insisté sur l’importance du centre des villes. «C’est au cœur de la cité que se construisent l’image et l’identité d’une communauté humaine», a-t-il dit. M. Chirac a prononcé son discours vers 11h30 (VOIR LE TEXTE PAR AILLEURS) et il a quitté la tribune sous les applaudissements. Faisant fi du programme et des consignes de sécurité, il a tenu ensuite à saluer un à un les participants à cette séance inaugurale, avant d’aller admirer le premier panneau de signalisation du centre ville, écrit en arabe et en français et portant trois indications: centre-ville, souks et port. Rappelons qu’au cours du sommet de Hanoï, les pays francophones avaient accordé une aide de 3 millions de FF au Liban pour les panneaux de signalisation. Devant ce panneau flambant neuf et assez bizarre dans ce lieu encore vide, M. Chirac a rencontré hajj Mohamed Saïd Khansa (membre du bureau politique du Hezbollah, élu dimanche dernier président de la municipalité de Ghobeyri). Les habitants de Ghobeyri avaient accroché une banderole de bienvenue sur la route de l’aéroport à l’intention du président français et hajj Khansa avait tenu à saluer personnellement le chef de l’Etat français. Chaleureux à son habitude, M. Chirac a vivement félicité le nouveau président du conseil municipal de Ghobeyri tout en lui souhaitant bonne chance alors que hajj Khansa a remercié le président français pour les positions de son pays à l’égard du Liban. Toute la scène n’a pas duré plus de 10 minutes, mais c’est la première fois que M. Chirac rencontre un membre du Hezbollah. Qui osera encore dire que les temps n’ont pas changé? La conférence poursuivra ses travaux aujourd’hui et elle sera clôturée par une conférence de presse conjointe que tiendront MM. Tibéri et Ghaziri.