Le mondial 98 assuré tous risques

La 16e Coupe du monde de football, qui se déroulera en France du 10 juin au 12 juillet, a été dûment assurée contre tous les aléas susceptibles de déranger son bon déroulement. Tout d’abord, la Fédération internationale de football (FIFA) est assurée, en tant que coorganisateur de la Coupe du monde avec le Comité français d’organisation (CFO), contre l’annulation pure et simple de l’événement. Les aléas en matière de recettes de marketing et de droits télévisés, qui reviennent à la FIFA, font également l’objet d’une police d’assurance, dans le cadre d’un contrat entre la FIFA et ISL, son agence marketing. La FIFA est également assurée en matière de responsabilité civile contre tout dommage pécuniaire, qui pourrait être causé par un manquement ou une négligence de sa part. Enfin, c’est la Fédération qui assure contre les accidents, le décès ou l’invalidité les 2,5 millions de spectateurs et la «famille» du football: membres, arbitres, participants au congrès de la FIFA en juin à Paris, invités d’honneur et équipes. Pour sa part, le CFO a contracté une police assurance en responsabilité civile sur tous les aspects de l’exploitation, pour une prime de 600 millions de francs. Pas en cas d’émeute C’est notamment cette assurance qui jouera au cas où des supporteurs enthousiastes provoqueraient des débordements incontrôlés, mais seulement s’il ne s’agit pas de véritables émeutes, précise le directeur financier du CFO Jean-Claude Bruneteau. Le CFO est également assuré contre tout risque d’annulation de la Coupe ou de report d’un match, dans les cas où sa propre responsabilité serait engagée. Le matériel, qu’il s’agisse d’informatique, de matériel de télécommunications, de mobilier ou de structures provisoires comme les villages d’accueil des invités, est assuré tous risques de même que les locaux occupés par le CFO (siège à Paris, en province, loué ou mis à disposition), ainsi que la flotte de 700 véhicules du CFO. Pour les stades, des garanties complémentaires ont été contractées en cas de problème à l’occasion ou après les travaux d’aménagement qui y sont opérés pour accueillir la Coupe: au total, la prime pour les stades atteint 300 millions de francs. Pour les personnes, un régime de prévoyance et une assurance complémentaire ont été contractées au bénéfice des salariés du CFO. En outre, le Comité a contracté une garantie décès (pour un montant de 200.000 FF), invalidité (250.000 FF) et soins médicaux (50.000 FF) pour les activités des bénévoles. Des polices particulières ont aussi été nécessaires pour chaque événement «périphérique»: outre les tirages au sort des éliminatoires au Carrousel du Louvre à Paris en décembre 95 et le tirage au sort de la phase finale en décembre 97 à Marseille, la fête du foot qui doit avoir lieu le 9 juin à Paris ou encore la coupe des «partenaires» ont été spécialement assurées. L’ensemble de l’événement a été assuré par l’intermédiaires de courtiers parmi lesquels le français Gras-Savoye, et Le Blanc de Nicolay, qui vient d’être racheté à 100% par l’américain Aon. Comme pour la plupart des grands événements internationaux, ce n’est pas un assureur unique mais une équipe internationale (un «pool») avec une majorité de français, et une forte proportion d’européens, qui assure la Coupe. «A peu près tous les grands y sont», assure Jean-Claude Bruneteau qui ne souhaite cependant pas communiquer leurs noms.