Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Plages pour femmes aux Emirats : un refuge contre le harcèlement sexuel

Barbara aime les bains de mer et bronzer au soleil de plomb des Emirats arabes unis, mais pour fuir le harcèlement des hommes elle a trouvé refuge dans les plages publiques pour dames. «Maintenant, je peux me relaxer à l’abri des regards curieux, je ne comprends pas le problème des hommes ici», déclare cette blonde britannique à la peau dorée. Barbara, récemment arrivée aux Emirats, fréquente comme des milliers d’étrangères les plages réservées aux femmes pour fuir le harcèlement dans les plages publiques de ce pays conservateur du Golfe. Situées sur un rivage d’Abou Dhabi, la capitale des Emirats étant construite sur une île, les plages pour dames sont protégées par des hauts murs et des barbelés pour dissuader les voyeurs. Les Emirats de Dubaï et de Sharjah ont aussi des plages ou des clubs réservés aux femmes. Des unités de la police al-Najda (secours) veillent sur les entrées, et patrouillent le périmètre. Les enfants mâles de plus de sept ans y sont interdits et seules des femmes-policiers peuvent y entrer en cas d’urgence. «Je me souviens d’un incident où une femme s’est évanouie, raconte Afaf, qui fréquente la plage d’Abou Dhabi. Les femmes-policiers n’existaient pas encore». «Les haut-parleurs se sont mis à hurler tout le long de la plage pour demander aux femmes de se rhabiller et à celles qui étaient dans l’eau d’y rester. Il a fallu cinq minutes pour que les secours arrivent», se rappelle-t-elle. Escalader ces murs peut entraîner une amende, une peine de prison et jusqu’à l’expulsion du pays pour les étrangers. Mais les mâles ne se laissent pas décourager. Des automobilistes passent et repassent devant l’entrée pour offrir de raccompagner les femmes chez elles après leur baignade. «Nous recevons beaucoup de plaintes des dames à propos de ces voitures», a déclaré un policier. «Nous faisons de notre mieux mais nous ne pouvons pas être partout». Les femmes sans voiture doivent souvent faire deux kilomètres à pied au moins, les taxis étant rares dans le quartier. «C’est le seul problème», dit Ilham, une femme arabe qui travaille à Abou Dhabi. «Nous nous sentons en sécurité à l’intérieur, mais dès que nous sortons, nous savons que nous sommes à la merci de ces prédateurs». «On pourrait aller sur les plages privées des hôtels, mais elles sont très chères et la plupart demandent un abonnement annuel». Les plages sont les principales attractions de l’été pour les résidents étrangers dans ce pays désertique, où les températures dépassent fréquemment les 45 degrés. «Mais on ne peut pas se relaxer sur les plages publiques, poursuit Ilham. Si les hommes ne vous embêtent pas, ils viennent s’asseoir à un mètre de vous et vous fixent des yeux». «Je ne comprends pas pourquoi des centaines d’hommes vont à la plage non pour nager mais pour mater», dit-elle. La police a rapporté plusieurs cas de harcèlement sexuel sur les plages publiques. Dans l’émirat de Sharjah, plus au nord, une patrouille de police a arrêté trois Arabes pour avoir agressé un homme qui voulait les éloigner de sa femme et de sa fille. Dans l’émirat de Dubaï, les multiplications de cas de harcèlement a exigé la création d’une unité spéciale de la police en civil qui patrouille dans les lieux publics. Elle a arrêté plus de 200 contrevenants au cours des derniers mois. Ils sont passibles de deux semaines de prison et les journaux locaux publient leur photo pour l’exemple. Plus de 50 nationalités, en majorité asiatiques, forment les 2,4 millions d’habitants des Emirats, un important producteur de pétrole. (AFP)
Barbara aime les bains de mer et bronzer au soleil de plomb des Emirats arabes unis, mais pour fuir le harcèlement des hommes elle a trouvé refuge dans les plages publiques pour dames. «Maintenant, je peux me relaxer à l’abri des regards curieux, je ne comprends pas le problème des hommes ici», déclare cette blonde britannique à la peau dorée. Barbara, récemment arrivée...