Un candidat pas comme les autres à Amaret Chalhoub

M. Michel Assaf Murr, candidat à la présidence du Conseil municipal de Zalka-Amaret Chalhoub, reçoit ses partisans au sixième étage de l’immeuble Al-Amara, qui abrite aussi le bureau du ministre de l’Intérieur et député du Metn, M. Michel Elias Murr. Bien qu’il ait été élu d’office pour le poste de président du Conseil municipal de la localité de Zalka-Amaret Chalhoub, dont le conseil municipal est formé de 15 membres (8 pour Zalka et 7 pour Amaret Chalhoub), M. Michel Murr poursuit sa campagne électorale. Jusqu’à hier soir, il n’avait pas formé une liste complète. Il a laissé trois sièges vacants pour des représentants de la localité de Zalka. En effet, à Zalka (contrairement à la localité de Amaret Chalhoub qui a désigné d’office les colistiers de M. Michel Murr), trois personnes MM. Nabil Abou Jaoudé, Edouard Sémérani et Ghassan Hajj Moussa ont décidé de former une liste. Celle de la «Dignité» qui «n’est pas contre Michel Murr, (le président élu d’office ou le ministre de l’Intérieur) mais contre la méthode avec laquelle certaines parties ont traité les élections municipales». Les colistiers déclarent également que «même si, à part les colistiers de M. Murr, nulle âme qui vive n’a présenté sa candidature pour les sièges de Amaret Chalhoub, il existe beaucoup de mécontents dans cette localité». M. Michel Murr, qui nie être soutenu par le ministre de l’Intérieur, déclare que «les habitants de Amaret Chalhoub m’aiment et me soutiennent. Ce sont eux-mêmes avant les municipales qui se sont adressés au député du Metn pour lui dire que seul le Shérif (mon surnom) sera le président de notre conseil municipal». Le ministre de l’Intérieur n’avait donc plus le choix: son «compagnon» sera élu d’office demain dimanche. Pas de promesses Reste à savoir pourquoi les gens l’aiment et le soutiennent tant. Peut-être parce qu’il tient toutes ses promesses. C’est probablement pour cette raison aussi qu’il n’a pas de programme électoral. Il explique: «Je suis élu d’office certes, mais j’ignore les capacités de la municipalité, plus tard j’y penserai». Et d’ajouter: «... Et puis je n’aime pas faire des promesses que je ne pourrais pas tenir». Michel Assaf Murr se présente comme «le compagnon de route» de Michel Elias Murr. Originaire de Bteghrine, car «il ne faut jamais renier ses racines», il est inscrit «sur les registres de Amaret Chalhoub depuis le recensement de 1932», souligne-t-il. Il précise même qu’il a été «baptisé en l’église Saint-Georges de la localité». Depuis sa plus tendre enfance, il passe ses vacances d’été à Bteghrine. Et depuis sa plus tendre enfance, il se rappelle être «le compagnon de M. le ministre». Quand ce dernier entame sa carrière publique en 1960, le «Shérif» est là, clef électorale du littoral du Metn. Il note que, «même si j’étais présent dans les divers ministères que M. Murr a occupés, je n’ai jamais été fonctionnaire». D’ailleurs, il n’aime pas «ça». Mais en quoi consiste sa tâche de compagnon de M. le ministre? «Nous travaillons dans le domaine public et les services», précise-t-il. Qu’en est-il de la confusion entre sa personne et celle du ministre de l’Intérieur. M. Michel Assaf Murr déclare: «J’aurais aimé que cette confusion persiste» et d’ajouter après réflexion: «C’est pour ça qu’on me surnomme Shérif». En effet, quand on téléphone au bureau du député du Metn et qu’on demande à parler à M. Michel Murr, votre correspondant vous pose la question suivante: «M. Michel Murr? le ministre ou le Shérif?». A partir de lundi matin, la question de votre correspondant sera formulée différemment. Le Shérif aura un titre: président du conseil municipal de Zalka Amaret-Chalhoub.