Chamoun dénonce les ingérences et le comportement du pouvoir

Le chef du Parti national libéral et candidat aux municipales de Deir el-Kamar, Dory Chamoun, a tiré hier à boulets rouges sur le gouvernement dont il a dénoncé «les ingérences et le comportement» concernant les élections. Au terme d’un entretien avec le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, M. Chamoun a déclaré dans ce cadre: «Les gens du pouvoir ne veulent pas que les partis et les hommes politiques interviennent dans les élections municipales. Je leur conseille donc de prendre des leçons de sciences politiques car dans tous les pays du monde, les candidats aux municipales sont des partisans et leur programme est celui de leur parti», a-t-il dit avant de poursuivre concernant la décision du Conseil des ministres de reporter le scrutin à Baabda: «Ils affirment avoir oublié le décret dissociant Fayadieh et Louayzé de Baabda. Ce décret avait été promulgué sous le mandat du président Amine Gemayel. Pourquoi s’en être souvenu à la dernière minute?» s’est-il demandé . Et M. Chamoun de donner à ce sujet l’explication suivante: «Ils ont dû s’en souvenir parce qu’une liste forte s’est présentée contre celle du pouvoir à Baabda. Ce genre de comportement est inadmissible car il suscite un climat de malaise et de discorde au sein de la société», a-t-il conclu à ce sujet. En réponse à une question concernant sa propre candidature à Deir el-Kamar, le chef du PNL a déclaré qu’il n’avait jamais eu l’intention de prendre dans sa liste des représentants du ministre Walid Joumblatt. Réaffirmant dans ce cadre qu’aucun conflit ne l’opposait au leader du Parti socialiste progressiste, M. Chamoun a reconnu avoir échoué dans sa tentative de parvenir à un accord à Deir el-Kamar. Il a en outre indiqué qu’il tentait d’entreprendre une médiation à Jounieh. Egalement reçu par le patriarche Sfeir, M. Michel Jabbour, membre de l’opposition Kataëb, a critiqué les propos tenus par le premier ministre Rafic Hariri au sujet des municipales. Il a déclaré à sa sortie de Bkerké: «Le président du Conseil a affirmé qu’il écarterait les courants politiques et les partis des élections. J’ignore s’il est permis qu’un responsable tienne un langage pareil. Les partis seraient-ils donc devenus des boucs-émissaires? Et qu’ont-ils fait pour être bannis du scrutin?» s’est encore demandé M. Jabbour. Par ailleurs devant une délégation d’écoliers, le cardinal Sfeir a souligné la nécessité de développer dans l’esprit des jeunes les vertus, les connaissances et les valeurs.