L'opposition décidée à manifester

Malgré les concessions consenties par le président Suharto, l’opposition indonésienne a maintenu son appel à des manifestations monstres pour la journée de mercredi, enfin de le contraindre à la démission. Le dirigeant musulman indonésien Amien Rais, dont le mouvement Muhammadiyah revendique 28 millions de membres sur une population de 200 millions d’habitants, a déclaré au cours d’une conférence qu’il n’était pas question de baisser la garde. «Demain, l’Indonésie assistera à d’impressionnantes manifestations dans tout le pays», a-t-il déclaré. «Après que la nation ait écouté la déclaration très décevante de Suharto, je pense que le peuple sera davantage motivé pour descendre manifester dans la rue». «Je suis inquiet (des risques de violence). Mais espérons que cela se passera de manière pacifique et non violente», a-t-il ajouté en exhortant l’armée à la modération. Il a refusé de tenir compte de la mise en garde lancée lundi par le général Wiranto, ministre de la Défense, qui avait sommé l’opposition de renoncer à manifester. «Le peuple est beaucoup plus fort que n’importe quel groupe politique de ce pays, y compris les forces armées», a-t-il lancé. Les Indonésiens, a-t-il affirmé, ont atteint un «point de non-retour» et seule la démission de Suharto peut aujourd’hui les satisfaire. «Ils recourront encore et encore aux manifestations (...) jusqu’à ce que finalement, ce vieil homme parte pour toujours», a-t-il dit en estimant que les jours de Suharto au pouvoir étaient désormais comptés. «Je suis convaincu qu’il sera mis en échec par ses propres illusions et hallucinations», a-t-il ajouté. (Reuters)