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Actualités - CHRONOLOGIE

Suharto s'accroche mais promet des élections (photos)

Tout en consentant d’importantes concessions aux manifestants indonésiens, le président Suharto a catégoriquement exclu de céder à leurs appels à la démission. Lors d’une intervention d’environ un quart d’heure à la télévision nationale, il s’est engagé à organiser «le plus rapidement possible» une élection présidentielle à laquelle il ne se présenterait pas. Il a toutefois ajouté qu’il resterait au pouvoir pour superviser le processus des réformes et n’a pas précisé la date du scrutin, pour lequel le code électoral sera amendé. Le président, qui paraissait détenu et sûr de lui, a répété à plusieurs reprises qu’il n’aurait «aucun problème» à démissionner, mais a estimé qu’un tel comportement serait irresponsable et ne résoudrait pas les graves problèmes économiques de l’Indonésie. Tout processus de succession, a-t-il souligné, doit respecter la Constitution sous peine de voir le pays dériver vers «l’effusion de sang et même la guerre civile». Le vieux dirigeant, qui est âgé de 76 ans, a annoncé qu’il mènerait lui-même un programme de réformes associant universitaires et représentants du peuple et qu’il remanierait le gouvernement pour en faire un «cabinet réformiste». Il a d’autre part — et ce point est fondamental en Indonésie — souligné que sa ligne de conduite était soutenue par l’armée. Le général Wiranto, chef de celle-ci et ministre de la Défense, était d’ailleurs à ses côtés lors de l’allocution, diffusée du palais présidentiel, de même que plusieurs officiers supérieurs. «Les gens n’ont plus confiance en Suharto (…) parce qu’il est souvent revenu sur des déclarations antérieures», déclarait un employé d’une société de courtage, exprimant ainsi une opinion souvent entendue dans les rues de Djakarta. Plus généralement, on ignore si les dispositions annoncées par Suharto satisferont les milliers d’étudiants dont les manifestations, depuis des semaines, sont directement dirigées contre lui. «On se moque de ce que va dire Suharto. On veut qu’il démissionne», avait déclaré un étudiant avant l’allocution du président. Plus de 5.000 d’entre eux s’étaient rassemblés autour du Parlement, cerné par l’armée, en signe de soutien à l’appel à la démission du président lancé lundi par Harmoko, président de l’Assemblée et troisième personnage de l’Etat. Les 500 députés de l’Assemblée nationale devaient se prononcer sur cette demande, qui a toutefois été jugée inconstitutionnelle par le général Wiranto. Les militaires ont renforcé leur présence dans les endroits stratégiques de la capitale. Un char a pris position devant la Bourse de Djakarta et une cinquantaine de soldats sont entrés à l’intérieur du bâtiment. Abdurrahman Wahid, chef de la principale organisation musulmane d’Indonésie, a été reçu par Suharto au palais présidentiel et a exhorté les étudiants à renoncer à leur action. A l’étranger, la première réaction est venue du premier ministre australien John Howard, qui s’est félicité de «la sagesse» dont a fait preuve selon lui le président indonésien. (Reuters)
Tout en consentant d’importantes concessions aux manifestants indonésiens, le président Suharto a catégoriquement exclu de céder à leurs appels à la démission. Lors d’une intervention d’environ un quart d’heure à la télévision nationale, il s’est engagé à organiser «le plus rapidement possible» une élection présidentielle à laquelle il ne se présenterait...