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Actualités - CHRONOLOGIE

"Dance me to my song" de Rolf De Heer a eu droit à une ovation debout de la part du public un vent d'émotion australienne souffle sur Cannes

Le festival de Cannes cuvée 1998 a démarré en force. Après «Fear and Loathing in Las Vegas» de Terry Gilliam et «My Name is Joe» de Ken Loach, l’Australien Rolf de Heer a fait vibrer les salles avec son «Dance me to my Song». Malchanceux voici deux ans avec «La chambre tranquille», un film pourtant d’une beauté éblouissante tant dans la forme que dans le fond, de Heer fait un retour en force dans la compétition cannoise avec cette histoire d’amour triangulaire. L’Australie et la Nouvelle-Zélande, ces cinématographies du bout du monde où se sont infusés nombre d’éléments de l’imaginaire indigène, offrent souvent pour ce motif des films étranges aux histoires que l’on ne raconte nulle part ailleurs. Peut-il y avoir une histoire d’amour entre une paralytique, handicapée moteur, et un homme bien sous tous rapports (John Brumpton)? Oui, répondent Rolf de Heer et aussi Heather Rose, auteur du scénario et interprète du rôle de Julia l’infirme. C’est ce qui se produit effectivement, une fois chassée l’infirmière à problèmes (Joey Kennedy). Une histoire d’amour existe entre ces trois personnages. L’un doit disparaître, celui qui est le plus mal dans sa peau. L’infirmière a le tort de faire un métier pour lequel elle n’est pas faite. Insatisfaite, elle attire tout mâle qui se présente. De malheureuse qu’elle est, elle devient méchante et haineuse quand elle surprend son dernier amant en position amoureuse avec Julia qui pour s’exprimer use d’un appareil de synthèse vocale. Le conflit se résout avec son éviction par l’intervention d’une amie gay de la paralytique (Rena Owen). Il était facile de tomber complètement à côté de la plaque. Rolf de Heer a autant de cœur et d’humanité que Ken Loach. Et aussi beaucoup de finesse et de pudeur des sentiments. Il l’avait montré avec «La chambre tranquille», l’histoire d’une petite fille qui, à la manière de Proust, analyse minutieusement son environnement et la relation déchirée de ses parents à partir de sa chambrette. De Heer aime parler des gens en manque de quelque chose, d’amour le plus souvent. Il le fait avec retenue. Ses gros plans ne relèvent pas du voyeurisme mais de l’auscultation bien comprise des sentiments. «Dance me to my Song» est moins esthétique que «La chambre tranquille» qui relevait par ailleurs de l’exercice de style. «Car enfin quelqu’un croyait vraiment en moi, en ma capacité à réaliser quelque chose de valable, d’enrichissant pour les autres», écrit Heather Rose à propos de Rolf de Heer. Toute l’équipe a eu droit à une «standing ovation» dans le Grand Théâtre Lumière. Il paraît invraisemblable que Rolf de Heer et «Dance me to my Song» repartent de Cannes bredouilles. Si le critère de l’émotion est pris en compte, une palme d’or est même possible. (Reuters).
Le festival de Cannes cuvée 1998 a démarré en force. Après «Fear and Loathing in Las Vegas» de Terry Gilliam et «My Name is Joe» de Ken Loach, l’Australien Rolf de Heer a fait vibrer les salles avec son «Dance me to my Song». Malchanceux voici deux ans avec «La chambre tranquille», un film pourtant d’une beauté éblouissante tant dans la forme que dans le fond, de Heer fait un...