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Actualités - ANALYSE

Le processus de paix dans une impasse appelée à se prolonger

La question inquiète Arabes et Palestiniens: qu’adviendra-t-il si le gouvernement israélien de Netanyahu continue à refuser catégoriquement un redéploiement dans une proportion de 13% dans les territoires occupés? Et si Washington échouait à convaincre le premier ministre de l’Etat hébreu d’un tel retrait? C’est évidemment tout le processus de paix qui serait alors sérieusement ébranlé, et la région serait à nouveau plongée dans une situation de guerre... ou de non-paix dans le meilleur des cas. N’est-ce donc pas ce que cherche à provoquer Benjamin Netanyahu: un climat de guerre garant de la pérennité de l’afflux des aides américaines en Israël? L’ambassadeur d’un Etat arabe est ainsi persuadé que le rôle des Etats-Unis ne doit pas se limiter dans un tel contexte de tension à celui de médiateur. A ses yeux, il ne suffit pas que l’Administration américaine prenne des positions que rejette a priori l’Etat hébreu. Il lui incombe en effet d’exercer des pressions sur ce dernier pour empêcher un effondrement définitif du processus de paix. Dans le cas contraire, tous les efforts déployés par Washington seraient vains, et l’on pourrait assister à une reprise de conflits sanglants entre Israéliens et Palestiniens. Qui sait? Peut-être même que Tel-Aviv irait jusqu’à provoquer une fois de plus un exode massif des Palestiniens vers des pays arabes ou étrangers, notamment vers la Jordanie. En effet, les Israéliens restent soucieux d’éviter une résistance de l’intérieur qui, à l’instar de celle pratiquée au Liban-Sud, pourrait causer des pertes considérables dans les rangs de son armée. Mais dans quelle mesure les Etats-Unis sont-ils disposés à sacrifier leurs intérêts dans une région vouée, dans pareilles circonstances, à une instabilité permanente? Laisseront-ils donc régner un climat d’anarchie au Proche-Orient? A cela, l’ambassadeur arabe répond: Si Benjamin Netanyahu est idéologiquement convaincu de la création du Grand Israël, il persistera indéfiniment à refuser tout retrait des territoires occupés. Et le prétexte est tout trouvé: la sécurité d’Israël prime sur toute autre considération... Selon la source diplomatique arabe susmentionnée, si le premier ministre israélien est réellement engagé dans le processus de paix, il lui revient d’assumer la responsabilité de tracer les frontières définitives de l’Etat hébreu. Or la question est de savoir s’il peut prendre à lui seul une décision aussi cruciale à ce sujet étant donné la multitude de courants modérés ou extrémistes qui s’opposent au sein de son Cabinet. D’aucuns estiment ainsi devoir restituer l’ensemble des territoires arabes occupés pour la réalisation d’une paix totale quitte à entreprendre une conquête d’un nouveau genre, sur des bases économiques. D’autres estiment au contraire que la seule garantie de sécurité et de survie réside dans une extension des frontières correspondant aux limites du Grand Israël... Pour éviter ces tiraillements, Benjamin Netanyahu est confronté aux trois choix suivants: — Procéder à la formation d’un gouvernement de coalition comprenant des membres du Likoud et du parti travailliste. Ce Cabinet jouirait de ce fait d’une large assise populaire et parlementaire, l’autorisant à prendre des décisions engageant l’avenir du pays. — Demander à la Knesset de définir elle-même la proportion de retraits des territoires arabes occupés. La majorité parlementaire israélienne s’associerait alors à celle du gouvernement dans le tracé des nouvelles frontières de l’Etat hébreu. — Le premier ministre peut enfin organiser des élections législatives anticipées desquelles se dégagerait une nouvelle majorité susceptible de prendre une décision définitive à cet égard. Un autre enjeu de taille est celui des implantations juives dans les territoires. Décidera-t-on de les encourager, espérant ainsi limiter les effets d’une explosion démographique palestinienne ? De toute manière, quelle que soit l’option faite par M. Netanyahu, elle mettra du temps à se réaliser... un temps précieux qui risque fort de compromettre le processus de paix dans la région.
La question inquiète Arabes et Palestiniens: qu’adviendra-t-il si le gouvernement israélien de Netanyahu continue à refuser catégoriquement un redéploiement dans une proportion de 13% dans les territoires occupés? Et si Washington échouait à convaincre le premier ministre de l’Etat hébreu d’un tel retrait? C’est évidemment tout le processus de paix qui serait alors...