Le Hezbollah invite le gouvernement à remettre Jones à sa place

Le Hezbollah a appelé hier le gouvernement à «remettre à sa place» l’ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth, Richard Jones, qu’il a qualifié de «haut commissaire américain au Liban», à la suite des propos que ce dernier a tenus au sujet des bases palestiniennes de la Békaa. L’ambassadeur, qui s’exprimait mercredi après le raid aérien israélien sur une base du Fateh-Intifada d’Abou Moussa à Taanayel, qui a fait 10 morts dans la nuit de lundi à mercredi, avait déclaré: «Les gens devraient s’interroger sur la raison de la présence» de telles bases dans la Békaa. Dans un communiqué publié hier, le Hezbollah estime que ces propos «illustrent la portée de l’inimitié que l’Administration américaine cultive contre nos peuples». «Comment ceux qui sont à l’origine de l’exode de 4 millions de Palestiniens peuvent-ils oser s’interroger sur les raisons de la présence de Palestiniens dans la Békaa»? se demande le Hezbollah. «N’est-il pas temps que le gouvernement libanais remette à sa place cet ambassadeur qui dépasse toutes bornes et s’ingère dans des affaires qui ne le concernent pas? Ou bien joue-t-il le rôle du haut commissaire américain au Liban»?, conclut le communiqué. Pas de réseau hors du Liban Sur un autre plan, le Hezbollah a déclaré hier que les accusations américaines, selon lesquelles la formation chiite disposait d’un réseau d’appui en Amérique latine, étaient «dénuées de tout fondement». «Ce n’est pas la première fois que l’Administration américaine, le FBI (police fédérale) et les services de renseignements américains lancent des allégations au sujet du Hezbollah dans le but de terroriser les Libanais résidant dans cette région et les pousser à l’exode», affirme un communiqué de la formation intégriste distribué à Beyrouth. «Nous affirmons que ces informations sont absolument dénuées de tout fondement. Le Hezbollah ne dispose d’aucun réseau ou groupe comme le prétendent les Américains», ajoute le texte. L’Argentine a récemment fait état des résultats d’une enquête, menée avec la collaboration des services de renseignements israéliens et américains, selon lesquels le Hezbollah serait le commanditaire d’attentats qui ont eu lieu dans ce pays. L’annonce a été faite alors que le directeur du FBI, Louis Freeh, effectuait une visite à Buenos Aires.