Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Le raid sur Taanayel : un message adressé à plusieurs destinataires

Le raid israélien sur le petit campement du «Fateh-Intifada» à Taanayel a retenu l’attention de politiciens et de diplomates locaux qui lui ont consacré tout récemment un débat de salon. La synthèse des thèses développées à cette occasion relève que l’opération a pris pour cible une base située en plein cœur de la zone d’influence — et de présence militaire — syrienne, à quelques kilomètres de la frontière de Masnaa et en bordure même de la route de Damas, et souligne que, «de toute évidence, il y a là un message adressé à la Syrie. Mais aussi à d’autres destinataires: — Aux Etats-Unis, pour leur faire comprendre qu’Israël reste maître du jeu sur le terrain. Et pour les inciter de la sorte à réduire la pression qu’ils exercent sur Netanyahu. En leur rappelant d’une manière tout à fait concrète que ses refus, sa méfiance se fondent sur l’existence bien réelle de forces hostiles autant au processus U.S. de paix qu’à l’Etat hébreu. Ce qui justifie la priorité qu’il donne au facteur sécurité qui à ses yeux prend le pas sur la paix. L’accent est mis cette fois sur les éléments palestiniens qualifiés de «terroristes» qui agissent aussi bien en dehors qu’à l’intérieur des territoires, sans reconnaître les accords d’Oslo. Le raid sur Taanayel, conjugué à la répression sanglante des manifestations palestiniennes pour la «Nakba», était destiné à conforter la position israélienne lors d’une éventuelle rencontre à trois à Washington avec les Palestiniens et Clinton. Une position qui se résume ainsi: pas de redéploiement à 13% en Cisjordanie avant qu’Israël n’ait obtenu la neutralisation effective aussi bien des intégristes du Hamas que des organisations de gauche plutôt basées à l’extérieur, en Syrie et au Liban plus précisément. En outre, ce redéploiement à 13% doit s’accompagner, toujours selon Netanyahu, de l’ouverture des pourparlers sur le statut définitif des Palestiniens, sur les réfugiés, sur les eaux et sur Jérusalem. — A la Syrie, pour la «titiller» un peu et lui rappeler qu’à tout moment Israël peut ébranler son prestige en frappant les zones sous son contrôle, à proximité immédiate de ses frontières et à quelques encablures de sa capitale. Le raid avait dans ce cadre pour but de prouver de manière tangible qu’Israël n’a pas tort d’accuser la Syrie de protéger et d’aider des «terroristes hostiles à la paix» en leur donnant abri dans la Békaa. — Au secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, pour lui faire toucher du doigt, en marge de sa rencontre avec Netanyahu, que ce dernier a raison d’exiger des garanties de sécurité avant de se retirer du Liban. En lui montrant, ainsi qu’à l’Union européenne, qu’il n’y a pas que la résistance libanaise ou le Hezbollah dont il faut régler le problème mais aussi des organisations palestiniennes opposées à Arafat pour qui le retrait ne changerait rien et qui continueraient à vouloir agir à partir du territoire libanais, en restant soutenues par certains Etats, le Liban lui-même étant réduit à l’impuissance face à cette question». Et de remarquer ensuite que, «du côté des Américains, le raid paraît avoir atteint les objectifs fixés par Israël. C’est ce qui ressort en effet des réactions de l’ambassadeur U.S. au Liban, M. Richard Jones, qui n’a pas hésité à dire que l’opinion devrait se demander la raison de ces bases dans la Békaa, ajoutant ne pas savoir «ce que les Palestiniens y font». Ce qui est une manière plutôt directe d’indiquer que la présence armée palestinienne au Liban n’est pas admissible…». Alors que l’implantation le serait tout à fait. La question se pose toutefois de savoir si l’autorité libanaise n’aurait jamais un droit de regard sinon sur les bases palestiniennes du moins dans ces camps où un Abou Mahjane par exemple peut s’abriter pour rester impuni. Des camps où les armes pullulent sans qu’on sache si on pourra les éliminer après la fin de l’occupation qui leur sert de justificatif, encore que la résistance n’englobe plus en pratique les Palestiniens. Toujours est-il que le raid sur Taanayel a dû permettre à Netanyahu, estiment certaines sources locales, de soulever la question des Palestiniens du Liban lors de ses entretiens avec Madeleine Albright. .
Le raid israélien sur le petit campement du «Fateh-Intifada» à Taanayel a retenu l’attention de politiciens et de diplomates locaux qui lui ont consacré tout récemment un débat de salon. La synthèse des thèses développées à cette occasion relève que l’opération a pris pour cible une base située en plein cœur de la zone d’influence — et de présence militaire —...