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Actualités - CHRONOLOGIE

L'armée israélienne tire sur les manifestants qui commémoraient la Nakba Bain de sang à Gaza et en Cisjordanie : 9 morts et 220 blessés palestiniens "C'est un signal d'alarme", estime Washington (photos)

Les Palestiniens ont commémoré hier dans le sang le 50e anniversaire de la «Nakba», la «catastrophe» qui fut pour eux la création de l’Etat d’Israël: l’armée d’occupation israélienne, dans une réaction d’une sauvagerie extrême, a tiré à balles réelles sur les manifestants, notamment à Gaza, tuant neuf Palestiniens et en blessant 220 autres. En milieu de soirée hier une unité de blindés israéliens se déployait autour de Gaza et aux principaux accès menant à la ville. Réuni en pleine nuit, hier, le gouvernement palestinien sous la présidence de Yasser Arafat a réclamé «une action internationale pour mettre fin à l’intransigeance d’Israël qui pousse la région à l’explosion». La seule réaction importante est venue du département d’Etat qui a appelé Israéliens et Palestiniens à «faire preuve du maximum de retenue» pour éviter de nouvelles victimes dans les manifestations dans la bande de Gaza et à «tout faire pour ramener le calme». Le gouvernement américain est hostile à «un usage de la force contre des manifestants pouvant entraîner la mort», a souligné le porte-parole du département d’Etat, James Rubin, dans une critique implicite de l’armée israélienne. Ce regain de violence «démontre la nécessité de mettre fin à l’impasse dans les négociations de paix» au Proche-Orient et de «remettre ce processus d’aplomb», a ajouté M. Rubin. Il a expliqué que les manifestations de Gaza étaient le signe d’un «désarroi de plus en plus grand» dans la population palestinienne devant le blocage depuis quatorze mois du processus de paix. «C’est un signal d’alarme», a-t-il estimé. Le gouvernement américain, a-t-il déclaré, «regrette profondément les morts» survenu au cours des manifestations et adresse ses condoléances aux familles des victimes. Il a précisé que le secrétaire d’Etat Madeleine Albright allait contacter à ce propos dans le courant de la journée le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, «pour parler des événements tragiques de ce jour et prêcher la retenue aux deux parties». Comble du cynisme et de l’ironie, Benjamin Netanyahu, qui s’apprêtait à rencontrer pour la deuxième fois hier à Washington Madeleine Albright (VOIR PAR AILLEURS) a appelé les Palestiniens à «stopper la violence», ajoutant que «la pression aura un effet néfaste et ne nous effectera pas», dans une allusion aux pressions U.S. pour qu’il accepte le plan américain de redéploiement en Cisjordanie. Les rassemblements, d’hier, les plus importants depuis l’occupation des territoires par Israël en 1967, témoignent de la détermination des Palestiniens à défendre leur droit à un Etat, au moment où le processus de paix marque le pas. Les affrontements les plus graves se sont produits dans la bande de Gaza, où ont été tuées les neuf victimes, dont un petit garçon de 8 ans, un policier palestinien et un ambulancier. Au moins 75 autres y ont été blessés, dont 12 grièvement, selon la police palestinienne. Ces incidents, les plus meurtriers depuis ceux de septembre 1996 au cours desquels 70 Palestiniens et 15 Israéliens avaient été tués, ont eu lieu pendant des rassemblements monstres organisés dans les territoires palestiniens. Selon les organisateurs, plus de 500.000 personnes ont participé aux rassemblements, criant des slogans nationalistes et brandissant des bannières noires en signe de deuil. Les commerçants avaient fermé boutique et les écoles étaient fermées. A midi, les manifestants ont observé une minute de silence, alors que les sirènes, retentissaient à la mémoire des victimes de la lutte palestinienne. Selon la police palestinienne, les huit tués et les douze blessés gaves, dont six sont dans un état désespéré, ont été touchés à la tête par des tireurs d’élite israéliens, par des balles réelles. En Cisjordanie, où les soldats israéliens ont plutôt utilisé des balles caoutchoutées, une centaine de Palestiniens ont été blessés, selon la police palestinienne. Un policier et deux garde-frontières israéliens ont été légèrement blessés à Hébron et Bethléem. Arafat: Jérusalem, capitale de la Palestine Israël a affirmé que ses soldats en tirant à balles réelles sur les manifestants dans la bande de Gaza, n’avaient fait que riposter à la police palestinienne qui avait ouvert le feu sur deux jeeps de l’armée. Ce que le chef de la police palestinienne, le général Ghazi Jabali, a démenti en accusant l’armée d’avoir tiré sur «nos policiers, qui faisaient leur possible pour restaurer l’ordre et le calme». L’Autorité palestinienne a accusé le gouvernement israélien d’avoir «massacrer» les manifestants palestiniens. «Nous tenons le gouvernement israélien entièrement responsable de la mort des civils palestiniens et de l’utilisation de balles réelles contre des gens qui voulaient commémorer leur catastrophe et celle de leurs grands-parents», a déclaré Yasser Abed Rabbo, le ministre palestinien de l’Information. «Le massacre qu’a commis le gouvernement israélien aujourd’hui prouve que les Palestiniens ont besoin de sécurité et que la seule garantie est le retrait total des Israéliens de nos terres», a-t-il ajouté. Le ministre israélien de la Défense, Yitzhak Mordehaï, a appelé les soldats israéliens et l’Autorité palestinienne à «éviter une escalade de la violence» après la mort des huit Palestiniens. Dans un discours radiotélévisé, le président palestinien Yasser Arafat a proclamé solennellement: «Jérusalem restera notre capitale éternelle». «Nous promettons à nos parents et à notre peuple en exil de ne pas abandonner la lumière de la Palestine», a-t-il dit. A Jérusalem-Est, la violence a également éclaté. Une dizaine de personnes ont été blessées, dont cinq journalistes, lorsque la police montée israélienne a dispersé à coups de matraques des centaines de manifestants dans la rue Salaheddine, principal axe du secteur arabe de la Ville sainte. Dans la nuit de mercredi à jeudi, des inconnus avaient incendié un portail donnant accès à l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu sacré de l’islam, à Jérusalem. L’Autorité palestinienne a rendu le gouvernement israélien responsable de l’incident et a appelé les Palestiniens à la vigilance. En soirée, la tension semblait baisser dans les territoires. (Reuters, AFP)
Les Palestiniens ont commémoré hier dans le sang le 50e anniversaire de la «Nakba», la «catastrophe» qui fut pour eux la création de l’Etat d’Israël: l’armée d’occupation israélienne, dans une réaction d’une sauvagerie extrême, a tiré à balles réelles sur les manifestants, notamment à Gaza, tuant neuf Palestiniens et en blessant 220 autres. En milieu de...