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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

La réunion du Comité Al Qods s'est ouverte hier soir Boueiz appelle les arabes à geler toute normalisation avec Israël(photo)

Placée sous l’égide du roi Hassan II, la 17e session du «Comité Al-Qods» s’est ouverte hier soir à Casablanca, au Maroc, où les ministres des Affaires étrangères des 12 Etats membres de ce comité vont tenter de convenir d’un plan d’action visant à lutter contre la «judaïsation» de Jérusalem. Le climat ne prête guère à l’optimisme et même si les ministres réunis à Casablanca sont d’accord sur la gravité de la politique israélienne de colonisation à Jérusalem-Est, il n’en demeure pas moins que des divergences apparaîtront quant aux moyens à mettre en œuvre pour contrer cette politique. En attendant l’ouverture de la réunion à 20h30, (23h30, heure de Beyrouth), les ministres arabes ont entamé une série de discussions informelles afin de dégager les idées communes qui seront développées dans le cadre des résolutions finales. Le chef de la diplomatie libanaise, M. Farès Boueiz, qui est arrivé dans l’après-midi à Casablanca, a souligné dans son intervention la nécessité que les résolutions qui seront prises puissent être concrétisées et efficaces et qu’elles dépassent donc le cadre de la condamnation routinière de la politique israélienne. Selon lui, c’est l’arme politique et économique et non pas militaire qui affectera Israël et le poussera à réagir. Aussi, a-t-il invité les pays membres du comité à geler toutes les mesures qu’ils avaient adoptées en vue de la normalisation des relations avec Israël et qui étaient, selon lui, le résultat de l’amorce d’un processus de paix qui n’a pas pu être poursuivi. M. Boueiz a aussi préconisé un «minimum de solidarité économique arabe» dont l’importance réside dans le fait qu’elle peut inciter l’Europe et les Etats-Unis à modifier leur politique à l’égard des Israéliens. Le ministre a constaté dans ce cadre qu’il n’y a aucune chance que cette politique change «tant que le premier ministre israélien peut miner le processus de paix sans en payer le prix politique ou économique et tant que la communauté internationale peut se tenir aux côtés des Arabes et en être le partenaire sans assumer aucune responsabilité à l’égard de la politique israélienne». M. Boueiz a aussi vivement critiqué la position des Palestiniens «qui se plaignent du durcissement du ton israélien et accusent l’Etat hébreu d’ébranler le processus de paix sachant que le problème de Jérusalem n’est pas le principal objet de négociation entre les deux parties». Partant, il a appelé au gel des négociations au niveau israélo-palestinien jusqu’à ce qu’elles reprennent sur des bases précises, incluant le sort de Jérusalem. A en juger par les premières déclarations recueillies, il semble que les Etats participants soient décidés à nettement hausser le ton vis-à-vis d’Israël, surtout après l’annonce par le premier ministre Benjamin Netanyahu, de sa volonté d’étendre la municipalité de la Ville sainte, au «grand Jérusalem», en y englobant les colonies de peuplement établies en Cisjordanie. M. Farouk el-Chareh, ministre syrien des Affaires étrangères a ainsi déclaré à un groupe de journalistes que les pays islamiques devaient dorénavant clairement «affronter l’expansionnisme d’Israël, contraire à la paix, aux lois et aux résolutions internationales». La Syrie — qui s’était déjà montrée la plus dure vis-à-vis d’Israël lors de la dernière réunion du comité en mars 1997 — souhaite que «cette session aboutisse à des résultats qui feront l’unanimité des pays membres», a-t-il ajouté. M. Amr Moussa, ministre égyptien des Affaires étrangères, a estimé que le comité al-Qods devra absolument cette fois-ci, «délivrer un message clair» à l’adresse d’Israël, en déplorant qu’il n’existe pas, aujourd’hui, «de processus sérieux de négociation entre les Arabes et les Israéliens». M. Fayçal Husseini, chargé de Jérusalem au sein de l’OLP, a estimé que cette session «devait préparer le monde arabo-islamique à soutenir le peuple palestinien dans la dangereuse confrontation qui s’annonce avec Israël». D’une manière générale, on estimait hier à Casablanca, que la décision de Benjamin Netanyahu de créer une «super-municipalité» à Jérusalem a mis fin à toute divergence, entre Etats membres du comité al-Qods, quant à une condamnation ferme de la politique menée dans la Ville sainte par le gouvernement israélien. La question reste de savoir si les Arabes parviendront à prendre des décisions pratiques telles que le gel des mesures de normalisation ou des négociations de partenariat économique avec l’Europe et les Etats-Unis, sachant que les Européens ont à maintes reprises mis en garde contre toute tentative de lier le processus de paix aux projets de partenariat économique. Une commission, à laquelle M. Boueiz et son homologue syrien prennent part, a été constituée pour rédiger le texte des résolutions finales. Ce texte sera présenté aujourd’hui à la deuxième réunion de travail et doit être voté ce soir durant la séance de clôture. Officiellement chargé de la sauvegarde du patrimoine urbain et culturel arabo-islamique de la partie arabe de Jérusalem, le «Comité al-Qods» avait examiné sans succès il y a un an à Rabat, les moyens à mettre en œuvre pour freiner la politique israélienne de colonisation à Jérusalem-Est. Issu de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), le comité regroupe, outre l’Autorité palestinienne et le Maroc, l’Arabie Séoudite, l’Egypte, la Jordanie, la Syrie, l’Iran, le Pakistan, le Sénégal, le Niger, le Bangladesh, la Mauritanie et l’Indonésie.
Placée sous l’égide du roi Hassan II, la 17e session du «Comité Al-Qods» s’est ouverte hier soir à Casablanca, au Maroc, où les ministres des Affaires étrangères des 12 Etats membres de ce comité vont tenter de convenir d’un plan d’action visant à lutter contre la «judaïsation» de Jérusalem. Le climat ne prête guère à l’optimisme et même si les ministres...