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Actualités - CHRONOLOGIE

Vote demain sur la candidature Kirienko Ultime marchandage Eltsine-Douma (photos)

«Nous considérons la perspective d’élections anticipées avec le plus grand calme», affirme le chef du parti communiste russe Guennadi Ziouganov. La position du président Eltsine est définitive et ne peut être changée, rétorque le Kremlin. Les positions de part et d’autre sur la candidature de Sergueï Kirienko au poste de premier ministre paraissant aussi nettement tranchées, on serait en droit de s’attendre à une dissolution de la Douma à l’issue d’un vote, le troisième et dernier, demain, s’annonçant comme négatif tout comme les deux premiers. Mais Egor Stroev, patron tout-puissant de la Chambre haute (Conseil de la Fédération), est catégorique, lui: «Vous apprendrez (aujourd’hui jeudi) que la Chambre basse ne sera pas dissoute» a-t-il lancé hier à l’adresse des journalistes. Pourquoi jeudi? C’est aujourd’hui que le comité central du parti communiste russe doit tenir un plénum extraordinaire pour arrêter la position officielle du parti dans le vote de demain vendredi sur la candidature de Serguei Kirienko, poulain du Kremlin. «Au cours de cette session, a affirmé M. Ziouganov, je vais convaincre les 134 députés du parti de voter contre Kirienko. Nous sommes prêts à de nouvelles élections; nous estimons que c’est le bon moment parce que l’année prochaine, il y aura moins d’argent». En cas de troisième rejet de la candidature de Kirienko, le chef de l’Etat peut, selon la Constitution, dissoudre la Douma et convoquer des élections anticipées. Une issue moins dramatique (l’approbation de la candidature de Kirienko) dépend de ce que le Kremlin est prêt à offrir à l’opposition communiste ainsi que de la discipline de vote dont celle-ci est prête à faire preuve. C’est en raison de ce dernier élément que M. Ziouganov a annoncé que sa formation demandera un vote public vendredi — une initiative qui vise à éviter les débauchages par le Kremlin de parlementaires. Le maître du Kremlin pour sa part s’est montré tout aussi intransigeant, excluant le retrait de la candidature de son protégé et faisant savoir qu’il allait rencontrer jeudi les présidents des deux Assemblées: Guennadi Seleznev (Douma) et Egor Stroev (Conseil de la Fédération). Interrogé sur ce que l’on pouvait attendre de cette rencontre, Egor Stroev a répondu: «Vous apprendrez que la Douma ne sera pas dissoute», laissant entendre que Kirienko passerait au troisième tour. Le candidat au poste de premier ministre a gagné mercredi le soutien du parti libéral-démocrate de l’ultranationaliste Vladimir Jirinovski (50 députés) qui avait voté contre lui vendredi dernier. Il peut également se prévaloir de la volte-face, mardi, du leader du parti allié des communistes, Pouvoir au Peuple (44 députés), Nikolaï Ryjkov, qui a estimé que le plus important était de garder la Douma jusqu’à son terme (décembre 1999). Le chef de la fraction parlementaire gouvernementale «Notre Maison la Russie», Alexandre Chokhinen, a prédit de son côté mercredi que M. Kirienko obtiendrait «entre 230 et 250 voix», soit un peu plus que les 226 voix nécessaires. La Chambre haute du Parlement a également lancé un appel implicite aux députés pour qu’ils ne rejettent pas une troisième fois la candidature de Kirienko auquel les députés reprochent son manque d’expérience après un an, en tout et pour tout, passé au gouvernement. «Je pense que Kirienko passera de justesse. Les députés n’ont pas confiance dans le président, qui est imprévisible et pourrait décider de gouverner par décret, alors qu’ils n’auraient plus de plateforme pour s’exprimer», estime Dimitri Trenine de l’antenne moscovite du centre Carnegie. «Tout dépend des communistes: les chances de la candidature de Kirienko et les risques de dissolution de la Douma», estime l’expert indépendant Sergueï Markov. «Les communistes penchent pour la stabilité et contre de nouvelles élections, mais ils veulent obtenir quelque chose en échange», ajoute-t-il. «Il y a un vrai problème pour tous les députés élus au scrutin d’arrondissement, ainsi que pour ceux qui se trouvent en queue de liste au scrutin proportionnel, qui risquent de perdre leur siège» en cas d’élections anticipées, estime Vladimir Prybylovski, du centre d’études Panorama.
«Nous considérons la perspective d’élections anticipées avec le plus grand calme», affirme le chef du parti communiste russe Guennadi Ziouganov. La position du président Eltsine est définitive et ne peut être changée, rétorque le Kremlin. Les positions de part et d’autre sur la candidature de Sergueï Kirienko au poste de premier ministre paraissant aussi nettement...