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Actualités - CHRONOLOGIE

Rafles policières dans les milieux d'affaires islamistes turcs

La police turque a procédé dans la nuit de lundi à mardi à une vingtaine d’arrestations dans les milieux d’affaires islamistes, dans le cadre d’une enquête lancée par la Cour de sûreté de l’Etat (MGK) d’Ankara, a rapporté hier l’agence Anatolie. Les opérations de la police, effectuées notamment à Ankara, Adana, Bursa, Istanbul et Kayseri visaient des entreprises et leurs dirigeants soupçonnés d’être impliqués dans le blanchiment de fonds d’origine frauduleuse et le transfert illégal d’argent à des organisations islamistes, selon Anatolie. La majorité des personnes arrêtées dans cette opération sans précédent dans les milieux d’affaires islamistes sont membres de l’Association des hommes d’affaires et industriels indépendants de Turquie (MUSIAD), connue pour ses positions pro-islamistes, notamment pour son opposition au système bancaire à intérêts, interdit par la religion musulmane. Parmi les personnes toujours recherchées par les forces de sécurité se trouve le fils d’Ekrem Pakdemirli, un ancien ministre d’Etat responsable de l’Economie, membre du parti de la Mère patrie (Anap, droite) du premier ministre Mesut Yilmaz. M. Yilmaz avait annoncé fin mars un programme de lutte contre les institutions et organismes pro-islamistes, après une sévère mise en garde de l’armée, gardienne farouche du régime laïc, qui avait mis en cause la performance de son gouvernement dans le combat contre l’extrémisme religieux. M. Yilmaz dirige un gouvernement de coalition tripartite pro-laïc depuis juin 1997. Il avait succédé à un gouvernement de coalition à dominante islamiste dirigé par Necmettin Erbakan, dont le parti de la Prospérité (Refah) a été dissous en janvier par la Cour constitutionnelle pour activités contre le régime laïc. M. Erbakan a été interdit de politique pour 5 ans. Par ailleurs, le maire islamiste d’Istanbul, Recep Tayyip Erdogan, a été condamné hier par la Cour de sûreté de l’Etat (DGM) de Diyarbakir (sud-est) à 10 mois de prison ferme pour des propos «visant à la provocation raciale et religieuse», a-t-on appris de source judiciaire. M. Erdogan, ex-membre du parti islamiste de la Prospérité (Refah, dissous), avait présenté les mosquées comme «les casernes» de son parti, lors d’un discours prononcé en décembre dernier dans la province de Siirt (sud-est). «Les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes, les coupoles nos casques et les croyants nos soldats», avait-il-dit. Le tribunal a condamné d’abord M. Erdogan par contumace à un an de prison et commué la peine ensuite à dix mois de prison, indiquant qu’il n’y avait pas lieu d’accorder un sursis. Lors de la première audience le 31 mars, M. Erdogan avait rejeté toutes les accusations, estimant que ses propos avaient été «mal compris» et qu’il n’avait pas voulu se livrer à une «quelconque provocation». M. Erdogan, qui était poursuivi, aux termes de l’article 312 du code pénal, pour «provocation explicite du peuple à la haine par discrimination religieuse, raciale ou régionale», était passible de 2 à 5 ans de prison. Ses avocats ont annoncé qu’ils allaient faire appel. M. Erdogan, un quadragénaire crédité d’une bonne gestion de l’immense métropole d’Istanbul, a rallié le parti de la Vertu (Fazilet) après la dissolution en janvier du Refah par la Cour constitutionnelle pour activités contraires au régime laïc. (AFP)
La police turque a procédé dans la nuit de lundi à mardi à une vingtaine d’arrestations dans les milieux d’affaires islamistes, dans le cadre d’une enquête lancée par la Cour de sûreté de l’Etat (MGK) d’Ankara, a rapporté hier l’agence Anatolie. Les opérations de la police, effectuées notamment à Ankara, Adana, Bursa, Istanbul et Kayseri visaient des...