La Ligue Maronite dénonce l'ingérence du chef du gouvernement

Réuni jeudi sous la présidence de M. Pierre Hélou, le comité exécutif de la Ligue maronite a vivement dénoncé les ingérences du pouvoir et particulièrement celles du chef du gouvernement dans la préparation des élections municipales. Dans un communiqué publié à l’issue de sa réunion, le comité exécutif de la Ligue maronite a appelé «tous les Libanais» à «remplir totalement leur devoir électoral» et à «participer à l’élection aux conseils municipaux de personnes capables d’œuvrer pour le développement des villages et des localités libanaises et de les libérer de l’exploitation et des exactions auxquelles certains ont été soumis trente années durant». Le comité exécutif de la Ligue maronite s’est par ailleurs félicité «des tentatives et des efforts déployés pour réaliser une entente consensuelle entre les concurrents dans l’intérêt du service public et dans le respect des règles démocratiques». Le comité exécutif de la Ligue a appelé les citoyens à «appuyer» ces efforts et à «dénoncer quiconque tenterait d’y faire échec». Dans ce cadre, le comité exécutif de la Ligue a vivement dénoncé «les ingérences officielles qui commencent à apparaître dans certaines régions et particulièrement à Jounieh où le chef du gouvernement tente de faire obstacle à tout consensus et de provoquer une bataille électorale». Les reproches de Hariri A la suite de la publication du communiqué de la Ligue maronite, M. Hariri est entré en contact avec M. Hélou à qui il a reproché les accusations lancées contre lui par la Ligue. M. Hélou devait alors exposer au premier ministre les détails des données en sa possession concernant ses ingérences (de M. Hariri) dans certaines régions. M. Hélou a notamment précisé à ce propos qu’au Chouf et à Aley, des députés proches du chef du gouvernement font pression sur de grands électeurs en faisant prévaloir leur allégeance à M. Hariri et en exploitant la Caisse des Déplacés comme instrument de pression. Le premier ministre a répondu sur ce plan à M. Hélou: «Les députés n’ont-ils pas le droit de faire pression sur leurs électeurs»? Et M. Hélou de rétorquer: «Non, ils n’ont pas le droit d’utiliser (comme moyen de pression) les fonds publics ou le nom du chef du gouvernement». Le président de la Ligue maronite a, par ailleurs, reproché à M. Hariri son ingérence dans les préparatifs des élections municipales de Jounieh et son intervention directe visant à torpiller les efforts déployés par l’ancien ministre Georges Frem pour aboutir à un consensus et à une liste de coalition.