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Actualités - CHRONOLOGIE

Arguant devant Dennis Ross du manque de temps pour aplanir les difficultés en suspens Netanyahu torpille le sommet de Washington (photo)

Au terme de plusieurs semaines de palabres stériles, de navettes diplomatiques infructueuses mettant à contribution, outre le parrain américain, l’Union européenne et le premier ministre britannique Tony Blair, Benjamin Netanyahu a couronné son intransigeance en torpillant bel et bien le sommet prévu lundi à Washington avec Yasser Arafat. Après avoir joué à plein le facteur temps au prétexte de la sécurité de l’Etat hébreu, le premier ministre israélien a argué «du manque de temps pour aplanir les difficultés en suspens» afin de justifier son refus de participer à ce sommet. Jusqu’à la dernière minute vendredi, les efforts pour ressusciter le processus de paix au Proche-Orient étaient suspendus au bon vouloir de M. Netanyahu et de la coalition de droite au pouvoir en Israël. Mis au pied du mur par les Etats-Unis qui lui avaient donné jusqu’à dimanche pour approuver leur proposition de compromis sur un retrait militaire israélien de 13,1 pour cent en Cisjordanie, le premier ministre israélien a rétorqué qu’il refusait de céder «sous la pression du chronomètre». «Le premier ministre ne se rendra pas lundi à Washington car il est impossible jusqu’à dimanche de régler les questions en suspens», a déclaré son porte-parole, M. David Bar Illan, après une rencontre de M. Netanyahu avec l’émissaire américain Dennis Ross. Le porte-parole n’a cependant pas exclu un report du sommet à une date ultérieure. A Londres, le porte-parole du département d’Etat James Rubin avait déclaré que les Etats-Unis s’en tiendraient à la date de lundi pour accueillir éventuellement les dirigeants israélien et palestinien. «Nous espérons que dans les derniers jours (avant lundi), un moyen pourra être trouvé de résoudre les importantes divergences qui subsistent», a-t-il ajouté. Il n’a pas exclu «des ajustements mineurs» aux propositions américaines mais a affirmé que Washington «ne changerait rien sur les points essentiels». M. Netanyahu doit de toute façon se rendre mercredi aux Etats-Unis à l’invitation d’organisations juives. M. Ross s’est efforcé vendredi, apparemment sans succès, de lever les objections de Benjamin Netanyahu au sommet. Ce dernier a tenté, quant à lui, de persuader les Etats-Unis de reporter le sommet, estimant que le délai de préparation était insuffisant, selon des responsables israéliens. Aucun empressement Le premier ministre entend modifier la proposition américaine d’un retrait militaire israélien de 13,1% de la Cisjordanie, en arguant qu’elle mettrait «en danger» la sécurité d’Israël. Les Etats-Unis ont fait de l’acceptation de cette proposition une condition à l’organisation du sommet qui réunirait le président Bill Clinton, M. Netanyahu et le président palestinien Yasser Arafat. Le premier ministre israélien n’a pas écarté un compromis, selon des sources diplomatiques américaines, mais il ne semble nullement pressé de trancher. Ainsi, il n’a pas jugé nécessaire de tenir des consultations urgentes avec ses ministres et il s’est abstenu de rappeler ceux qui se trouvent en mission à l’étranger, notamment le ministre des Infrastructures nationales Ariel Sharon. Le secrétaire du gouvernement, M. Danny Naveh, a même affirmé que la question des négociations israélo-palestiniennes ne figurait pas à l’ordre du jour officiel du Conseil des ministres de dimanche. M. Ross a rencontré hier M. Netanyahu pendant une heure et demie. Le premier ministre israélien était entouré de son ministre de la Défense, M. Yitzhak Mordehaï, et du ministre du Commerce et de l’Industrie, M. Nathan Chtcharansky. Aucun nouvel entretien n’a été fixé officiellement mais il se pourrait que le premier ministre reçoive à nouveau M. Ross samedi soir. Selon la télévision, M. Netanyahu s’est en outre irrité des déclarations de Mme Hillary Clinton, l’épouse du président américain, en faveur de la création d’un Etat palestinien. Plus tôt, David-Bar Illan s’était aussi élevé contre les déclarations de Mme Clinton. «Nous sommes scandalisés: d’une part, les Américains disent ne pas appuyer la création d’un Etat palestinien, et, de l’autre, l’épouse du président, qui n’est pas n’importe qui, se prononce pour», avait-il déclaré. Selon la presse israélienne, le premier ministre ne veut pas aller au-delà d’un retrait de 9 à 11% de la Cisjordanie. Les Palestiniens ont en revanche accepté le compromis américain, mais ont souligné qu’ils iraient à Washington pour signer un accord fin prêt et non pas pour poursuivre les pourparlers sur l’ampleur du retrait. Le président Arafat a mis en garde contre le «chaos» qui surviendrait au Proche-Orient si le compromis était rejeté. Les Etats-Unis ont déployé de grands efforts pour organiser le sommet lundi. La venue de M. Ross répond ainsi à une exigence de M. Netanyahu, qui avait voulu poursuivre les discussions, alors que les Américains, à l’issue des rencontres de Londres lundi et mardi derniers, avaient laissé entendre que leur offre était maintenant à prendre ou à laisser. M. Clinton est lui-même intervenu jeudi pour presser M. Netanyahu de venir à Washington. «Les occasions ne durent pas éternellement. Elles doivent être saisies et j’espère que celle-ci sera saisie», a-t-il dit.
Au terme de plusieurs semaines de palabres stériles, de navettes diplomatiques infructueuses mettant à contribution, outre le parrain américain, l’Union européenne et le premier ministre britannique Tony Blair, Benjamin Netanyahu a couronné son intransigeance en torpillant bel et bien le sommet prévu lundi à Washington avec Yasser Arafat. Après avoir joué à plein le...