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Actualités - CHRONOLOGIE

L'avenir des colons derrière l'intransigeance israélienne (photo)

La volonté du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de préserver l’avenir de chaque colonie juive en Cisjordanie explique l’intransigeance qu’il a encore manifestée aux pourparlers de Londres. Des considérations politiques, liées à l’influence du lobby des colons sur sa coalition gouvernementale, jouent un rôle essentiel dans la difficulté de M. Netanyahu d’accepter un compromis pour lequel les Etats-Unis ont renouvelé leurs pressions à Londres, estiment les analystes. Le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright l’a implicitement reconnu en soulignant que M. Netanyahu devait rentrer à Jérusalem pour «parler à son gouvernement» avant d’envisager des progrès ultérieurs qui pourraient rendre possible une reprise des pourparlers la semaine prochaine à Washington. Les propositions de compromis américaines ayant déjà été acceptées par les Palestiniens, leur sort dépend désormais de la capacité de M. Netanyahu de circonvenir les éléments les plus extrémistes de son gouvernement, opposés à tout retrait en Cisjordanie. Pendant deux jours de discussions intensives à Londres lundi et mardi, M. Netanyahu a résisté aux propositions de Mme Albright d’évacuer 13,1% de la Cisjordanie. Selon la presse israélienne, le premier ministre n’était pas disposé à aller au-delà de 10,8%. Les Palestiniens, qui ont déjà avalé un certain nombre de couleuvres en avalisant la proposition d’un retrait de 13% — alors qu’ils réclamaient initialement 40% — estiment quant à eux qu’ils ont fait l’essentiel du chemin. Mme Albright a semblé accepter ce point de vue en affirmant qu’il n’était pas envisagé «d’édulcorer» les propositions américaines et qu’elles devaient maintenant être acceptées par les parties. L’argument sécuritaire M. Netanyahu argue essentiellement de préoccupations de sécurité pour expliquer son intransigeance, une position qui n’est prise au sérieux ni par les Palestiniens ni par la plupart des analystes israéliens. Pour eux, M. Netanyahu ne peut guère mettre en péril la sécurité de la principale puissance militaire du Moyen-Orient en cédant 1 ou 2% de plus de la Cisjordanie, que les Américains lui demandent d’évacuer pour sauver le processus de paix. En fait, M. Netanyahu est surtout préoccupé d’empêcher que quelques-unes des 144 colonies juives de Cisjordanie se retrouvent isolées au sein de territoires qui passeraient, même partiellement, sous contrôle palestinien. Le quotidien «Haaretz» a ainsi affirmé qu’un retrait de 13% affecterait des colonies relativement importantes comme celles de Beit El et Ofra, près de Ramallah en Cisjordanie, qui comptent quelque 3.300 colons. Les dirigeants des colons et leurs représentants au Parlement et au gouvernement ont menacé d’œuvrer à la chute de M. Netanyahu si des implantations se retrouvaient ainsi au milieu de territoires sous contrôle partiel palestinien. Le commentateur diplomatique du quotidien, M. David Makovsky, a estimé que «si l’on se fonde sur les expériences du passé, M. Netanyahu devrait préférer une confrontation avec les Etats-Unis plutôt qu’avec les principaux colons de sa coalition». Le premier ministre s’est gardé de prendre le moindre engagement concret à Londres, se contentant de promettre de «travailler dans les jours qui viennent pour essayer de résoudre les points en suspens». Une affirmation qu’il répète régulièrement depuis un an que le processus de paix est bloqué. Résigné, M. Arafat s’est lui aussi déclaré «prêt à poursuivre» les discussions. (AFP)
La volonté du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de préserver l’avenir de chaque colonie juive en Cisjordanie explique l’intransigeance qu’il a encore manifestée aux pourparlers de Londres. Des considérations politiques, liées à l’influence du lobby des colons sur sa coalition gouvernementale, jouent un rôle essentiel dans la difficulté de M. Netanyahu...