Les USA n'ont jamais envisagé une zone de libre-échange US-UE

Les Etats-Unis n’ont jamais envisagé de créer une zone de libre-échange avec l’Union européenne, a affirmé hier la représentante américaine au commerce, Charlène Barshefsky, dans une interview au quotidien La Tribune. Interrogée sur le retrait de l’ordre du jour du prochain sommet euro-américain du projet de nouveau marché transatlantique (NTM) de libre-échange, notamment à la demande de la France, Mme Barshefsky a déclaré: «Nous restons prêts à nous engager dans des conversations qui puissent être mutuellement bénéfiques». «Il faudrait institutionnaliser un système de coopération entre l’Europe et les Etats-Unis, en particulier dans les organisations internationales», a souhaité Mme Barshefsky. «L’Europe ne veut pas discuter de sa politique agricole commune sur une base bilatérale. Par définition, un accord entre l’Europe et les Etats-Unis ne peut donc pas constituer une zone de libre-échange», a-t-elle ajouté. Par ailleurs, elle a estimé qu’il est trop tôt pour transposer les négociations sur l’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI) de l’OCDE, où elles sont au point mort, à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). L’AMI doit faciliter les investissements directs étrangers dans les pays les plus industrialisés mais des divergences très fortes bloquent les négociations, qui sont suspendues jusqu’en octobre de cette année. Pour les Etats-Unis, l’un des principaux obstacles à un accord est la demande de l’Union européenne de pouvoir traiter plus favorablement ses ressortissants, alors que l’AMI doit justement permettre d’arriver à un traitement non discriminatoire. «Demain, l’organisation des Caraïbes pourrait demander la même clause. Où s’arrêtera-t-on», a déclaré Mme Barshefsky. Elle a également estimé qu’il faudra probablement du temps pour arriver à une solution négociée avec l’Europe sur les lois américaines d’Amato et Helms-Burton, qui permettent à Washington de sanctionner, aux Etats-Unis, des entreprises non américaines pour leurs activités en Iran, en Libye et à Cuba. L’Union européenne s’oppose farouchement à ces lois dites extraterritoriales, qui bloquent également les négociations sur l’AMI. (AFP)