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Actualités - ANALYSE

Gouvernement - Plus d'un piège à éviter L'opposition attendra le moment propice pour se déclarer

Quelles sont les possibilités de voir naître une opposition susceptible de damer le pion au Cabinet Hoss? Elles restent faibles jusqu’à nouvel ordre en raison du fait que la personne du président Lahoud et la composition du nouveau gouvernement inspirent confiance en général aux divers milieux. Transparence, intégrité et compétence étant les piliers du régime actuel, les premières nominations administratives mettent en relief le souci du pouvoir d’immuniser les fonctionnaires contre les ingérences politiques. Preuve en est que le gouvernement ne tient pas toujours compte dans les nominations de l’appartenance communautaire de tel ou de tel haut fonctionnaire, l’essentiel étant de mettre en application le principe de «l’homme qu’il faut à la place qu’il faut». Si, dans un tel contexte, une opposition parlementaire tente de se frayer une place sur l’échiquier politique, elle restera sans doute isolée et dépourvue d’un appui populaire consistant. Les pièges à éviter C’est pourquoi les détracteurs du pouvoir préfèrent attendent le moment propice avant de se lancer dans l’opposition. Or, nombreux sont les problèmes sensibles auxquels le Cabinet Hoss sera confronté, et la moindre erreur dans le traitement de ces questions sera de toute évidence exploitée par ces adversaires. Le gouvernement ne risque-t-il pas de se fourvoyer dès le départ dans sa politique budgétaire et fiscale? Comment faire en effet pour réduire le déficit budgétaire et la dette publique tout en améliorant les prestations sociales de l’État? Le projet de décentralisation administrative pourrait également poser un problème majeur puisqu’il implique un nouveau découpage administratif qui n’irait pas nécessairement dans le sens du renforcement de la coexistence, de l’unité du peuple et des institutions. L’application de ce projet suppose en outre un développement équilibré des régions. L’État pourra-t-il se procurer les fonds nécessaires à cette fin? Le projet d’une nouvelle loi électorale basée sur un découpage équitable des circonscriptions ne manquera pas non plus de susciter des polémiques et certaines rancœurs. De fait, un découpage convenant à toutes les parties n’est pas simple. Quant au prochain train de naturalisations, qui sera promulgué en base d’une loi actuellement à l’étude, il sera certainement assorti de conditions qui remettront en question les nationalités octroyées sur la base du premier décret alors que celui-ci a fait l’objet d’un recours en invalidation devant le Conseil d’État. Les premiers naturalisés devront-ils donc renoncer à la nationalité libanaise pour se conformer à la nouvelle loi? D’autre part, la formation d’une instance nationale pour l’abolition du confessionnalisme politique risque d’être à l’origine de nouvelles dissensions au sein de la société. En effet, une telle mesure remettrait sur le tapis les lois sur le statut personnel et, par suite, l’affaire du mariage civil facultatif. La constitution du Conseil économique et social pour le développement posera en outre des problèmes au niveau de la représentativité des différents secteurs de la société. Enfin, comment assurer les fonds nécessaires au retour des personnes déplacées? En s’attaquant à ces sujets, le Cabinet Hoss ne fera que mettre en application l’accord de Taëf. Toutefois, il va sans dire que la gestion de tous ces problèmes ne sera pas aisée et que le pouvoir sera souvent tenté de les occulter en attendant des circonstances plus favorables. Quoi qu’il en soit, les opposants potentiels fourbissent leurs armes et s’attendent de toute évidence à ce que le gouvernement commette des fautes qui mécontenteraient l’opinion publique. Mais, selon des sources ministérielles, le gouvernement fera de tout pour ne pas décevoir les Libanais qui lui ont accordé leur confiance.
Quelles sont les possibilités de voir naître une opposition susceptible de damer le pion au Cabinet Hoss? Elles restent faibles jusqu’à nouvel ordre en raison du fait que la personne du président Lahoud et la composition du nouveau gouvernement inspirent confiance en général aux divers milieux. Transparence, intégrité et compétence étant les piliers du régime actuel, les...