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Actualités - REPORTAGE

Drame - L'artiste s'est éteinte à l'hôpital hier matin Dany Bustros met fin à ses jours (photo)

Samedi dernier vers 15 heures 30, la danseuse Dany Bustros a mis fin à ses jours en se tirant une balle dans la tête. C’est dans sa chambre, en sa maison à Adma, qu’elle a décidé de mourir. «Un ami qui se trouvait dans la salle de séjour et l’employée de maison philippine ont accouru pour lui porter secours quand ils ont entendu le coup de feu», indique le rapport des enquêteurs. La porte de la chambre à coucher étant fermée à clef, l’ami séoudien résidant au Liban de la danseuse y est entré par la porte du balcon. Dany Bustros a été transportée à l’hôpital Notre-Dame du Liban à Jounieh. Les éclats de la balle tirée à 30 cm de son crâne d’un revolver de 6,55 millimètres n’ont pas pu être retirés. Entrée tout de suite dans le coma, Dany Bustros est décédée dimanche à 11 heures 30, indique le dossier des enquêteurs, clos l’après-midi sur un constat de suicide. Âgée de 47 ans, Dany Bustros a commencé sa carrière de danseuse en 1986 à Jarach (Jordanie) dans un spectacle préparé par Roméo Lahoud. Plus tard, elle a animé des spectacles dans plusieurs boîtes de nuits libanaises : Boulevard de la Cité, Regency Palace, Crésus… En juin 1997 elle a ouvert sa propre boîte de nuit Le Dany qui a fermé ses portes un peu plus tard. Elle a également joué dans deux pièces de théâtre, l’une en langue française Encore une minute et l’autre en langue arabe Wi Mchit Bi Tariki. À l’étranger, elle a monté des spectacles à Dubaï, en Tunisie, en Égypte, en Syrie, au Canada et en Suisse. Dany Bustros ne s’est pas contentée d’être une simple danseuse du ventre. Dans ses spectacles, elle présentait des scènes de danse de salon, notamment avec l’artiste Khanito. Elle chantait également en espagnol, en français et en anglais. Ce sont ces facettes-là qu’elle a voulu montrer à son public. Un public qui, tout au long de ses spectacles et de ses apparitions télévisées, a deviné la sensibilité et la fragilité de l’artiste. Une personne qui à plusieurs reprises a tenté de mettre fin à ses jours, en avalant de fortes doses de barbituriques. Meurtrie par la vie «Elle était poursuivie par la malchance», raconte l’une de ses amies en soulignant que «depuis la mort de son fils il y a cinq ans, la danseuse est devenue une autre personne ; elle était triste». Il fallait la rassurer, lui remonter le moral. Dany Bustros a perdu son fils unique, Georges Sélim Maatouk, alors qu’il était âgé de 16 ans. Divorcée, elle n’avait pas la garde de l’enfant. C’est au cours d’un week-end, qu’elle passait avec lui au Liban-Nord, que ce dernier est mort noyé dans la piscine d’un complexe balnéaire où Dany Bustros devait danser. Elle n’a jamais réussi à oublier ce drame. «Elle continuait à vivre dans son souvenir», indique une amie de Dany Bustros ajoutant que «l’artiste s’est toujours sentie mal aimée; elle avait un grand manque d’affection». Un manque d’affection qu’elle a tenté toute sa vie de combler en vain. Dany Bustros n’a jamais été adoptée par le milieu du show biz libanais où elle évoluait. «C’est un milieu ingrat où on l’a beaucoup blessée», raconte son amie en ajoutant «que Dany, qui venait d’un autre milieu, se sentait différente des artistes libanais et eux aussi sentaient cette différence». L’artiste était issue d’une famille qui a difficilement admis que l’on pouvait prendre la danse orientale comme métier. «Elle avait beaucoup de connaissances mais très peu d’amis», raconte une autre amie de Dany Bustros en soulignant que «l’artiste participait à des groupes de prières et faisait beaucoup de bien, notamment pour les enfants handicapés». «Au cours du mois dernier, elle allait souvent dans un couvent de Byblos pour prier et elle s’était rendue à plusieurs reprises en pèlerinage à Kfifane (sanctuaire du bienheureux Neemtallah Hardini) et à Anaya (sanctuaire de saint Charbel) », note l’une de ses amies en précisant que «Dany était croyante, généreuse, sensible, intuitive et entière dans ses choix; elle n’a jamais fait du mal à quelqu’un, ce sont les autres et la vie qui l’on tellement meurtrie». « Elle était aussi une éternelle insatisfaite», ajoute-t-elle. Solitude «Ces derniers temps, l’artiste faisait face à d’importants problèmes financiers», rapporte notre chroniqueur judiciaire Bahjat Jaber qui souligne également que «l’employée de maison philippine, entrée dans la chambre à coucher de l’artiste après l’accident, a rangé le revolver dans l’armoire de Dany Bustros». L’enquête judiciaire a été close hier sur le constat du suicide. Dany Bustros avait plusieurs projets : pour la Saint-Sylvestre elle devait danser au Regency Palace Hôtel, elle devait ouvrir une nouvelle boîte de nuit le 19 janvier à proximité de l’hôtel Napoléon, à Hamra. Elle comptait également donner des cours de danse au Portémilio. Durant ses moments de loisirs, l’artiste faisait du sport, écoutait et jouait de la musique, écrivait des poèmes, dessinait et faisait la cuisine. Elle lisait beaucoup, visionnait des films à la maison et passait beaucoup de temps devant son ordinateur. Au cours de son existence, elle était en quête d’un absolu qu’elle n’a jamais pu trouver. Elle a vécu dans un vide immense, que ni ses amis ni ses spectacles ne sont parvenus à combler. Sa solitude est devenue plus lourde au cours de la période des fêtes de fin d’année. Hier à 11 heures 30, le cœur de Dany Bustros s’est arrêté de battre.
Samedi dernier vers 15 heures 30, la danseuse Dany Bustros a mis fin à ses jours en se tirant une balle dans la tête. C’est dans sa chambre, en sa maison à Adma, qu’elle a décidé de mourir. «Un ami qui se trouvait dans la salle de séjour et l’employée de maison philippine ont accouru pour lui porter secours quand ils ont entendu le coup de feu», indique le rapport des...