Sit-in et grève de la faim d'étudiants

Des étudiants libanais ont entamé mercredi à Beyrouth une grève de la faim pour protester contre les frappes américano-britanniques contre l’Irak et demander l’expulsion de l’ambassadeur des États-Unis au Liban. Les grévistes, onze étudiantes et étudiants de l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et de l’Université libanaise (UL) accompagnés d’une trentaine de leurs collègues, ont organisé un sit-in devant l’AUB. Ils portaient des pancartes dénonçant le «massacre contre le peuple irakien» et exigeant la «levée des sanctions» et «l’expulsion de l’ambassadeur américain au Liban». Les forces de l’ordre avaient empêché mardi un millier d’étudiants qui manifestaient leur solidarité avec l’Irak de s’approcher du siège de l’ambassade des États-Unis à Awkar. Les manifestants, des militants de mouvements islamistes et de partis de gauche, avaient scandé des slogans hostiles aux États-Unis et réclamé «la fermeture de l’ambassade de l’agression». Il s’agissait de la première manifestation autorisée depuis la levée lundi de l’interdiction de manifester, en vigueur au Liban depuis 1993. Plusieurs rassemblements pro-irakiens ont eu lieu au Liban, dont le plus important avait regroupé vendredi dernier un millier de protestataires. Au plan diplomatique, l’ambassadeur de Russie au Liban M. Oleg Peressypkine a réitéré la position de son pays en dénonçant «les opérations militaires illégitimes» menées par les États-Unis et la Grande-Bretagne contre l’Irak. À l’issue d’un entretien, hier, avec le secrétaire général du palais Bustros, M. Zafer el-Hassan, le diplomate russe a affirmé avoir remis à son interlocuteur la déclaration du président Boris Eltsine concernant la situation en Irak, avant de souligner qu’il remettra des copies de cette déclaration au président de la République, le général Émile Lahoud, et au chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères, M. Sélim Hoss. M. Peressypkine a par ailleurs condamné la violence au Liban-Sud.