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Actualités - CHRONOLOGIE

Justice - Un avocat et des partisans d'Abou Mahjane arrêtés La vague d'assassinats à Tripoli serait l'oeuvre d'intégristes

Le mystère des assassinats de quatre chauffeurs de taxi à Tripoli est sur le point d’être éclairci. Mais un nouveau problème est apparu : l’une des quatre personnes arrêtées dans cette affaire exerçant le métier d’avocat, son emprisonnement nécessite une autorisation de l’Ordre. Me I.H. étant soupçonné d’être l’instigateur des crimes, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, M. Nasri Lahoud, a fait remarquer que son acte n’a rien à voir avec l’exercice de la profession d’avocat. Le bâtonnier du Nord a envoyé un émissaire qui a assisté à l’interrogatoire de I.H. et le dossier est désormais entre les mains du procureur général du Liban-Nord Walid Eido et du juge d’instruction Salah Moukheiber. Tripoli peut recommencer à respirer. Les tueurs qui semaient la terreur dans la ville depuis près de deux mois, après avoir tué plusieurs chauffeurs de taxi, ont été probablement démasqués. L’enquête préliminaire n’a pourtant pas été facile. Quatre personnes, dont un avocat, ont été arrêtées, il y a quelques jours. Le dossier avait commencé par atterrir chez le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Nasri Lahoud. Peu après l’élection du nouveau président de la République Émile Lahoud, une vague d’assassinats a eu lieu à Tripoli et à Saïda. Au total près de 8 personnes (certains corps ont été retrouvés plus tard car ils avaient été jetés à la mer) ont ainsi trouvé la mort, dans des circonstances obscures. Après des semaines d’investigation, la police judiciaire a réussi à identifier les coupables présumés et quatre personnes ont été arrêtées. Selon des sources proches de l’enquête, les services de sécurité auraient commencé par arrêter trois personnes qui sont passées aux aveux et ont procédé à une reconstitution des crimes, racontant comment les victimes ont été étranglées à l’aide d’une corde. Trois des tueurs se postaient sur le bord de la route et lorsque le taxi s’arrêtait, ils y prenaient place, deux s’asseyant à l’arrière du véhicule et l’autre à l’avant. Ils entraînaient ensuite le chauffeur sur des routes isolées avant de le tuer, en le frappant à la tête, puis en lui enroulant une corde autour du cou pour l’étrangler. L’instrument du crime retrouvé Au cours d’une perquisition au domicile de l’un des tueurs, la corde macabre a d’ailleurs été retrouvée et elle est désormais partie intégrante du dossier. Lorsqu’ils sont passés aux aveux, les tueurs ont précisé que c’est un avocat, Me I.H., qui les a poussés au crime en leur promettant un travail et de nombreux avantages. L’un d’eux aurait même confié que l’avocat les aurait présentés au chef Sobhi Toufayli actuellement en cavale. Les services de sécurité ont alors procédé à l’arrestation de l’avocat mis en cause pour entendre sa version et le bâtonnier du Nord, Me Rachid Derbas, a aussitôt protesté, estimant qu’il faut une autorisation préalable de l’Ordre pour poursuivre un avocat. Le magistrat Lahoud a alors fait remarquer que cela est vrai si le crime imputé à l’avocat s’inscrit dans le cadre de l’exercice de sa fonction. I.H. est resté en état d’arrrestation et un émissaire du conseil de l’Ordre au Nord, Me Michel Khoury, a assisté à son interrogatoire. Les sources proches de l’enquête pensent que les personnes arrêtées appartiennent plutôt à la mouvance intégriste sunnite et plus particulièrement au groupe “Esbet Ansar”, dirigé par Abou Mahjane condamné à plusieurs reprises par contumace. Les coupables présumés sont aussi des sunnites originaires de Kalamoun (Liban-Nord) et de Saïda, les localités où Abou Mahjane enrôle le plus grand nombre de recrues. Les personnes arrêtées appartiennent aussi à la branche wahabite, la plus intégriste des branches de l’islam sunnite. C’est pourquoi les mêmes sources estiment que l’affaire est bien plus importante qu’on ne le croit, et qu’il y aurait eu un plan pour semer la discorde confessionnelle dans le pays, d’autant que les corps des victimes étaient jetés dans des régions chrétiennes. Les assassinats ne touchant pas les militaires et l’affaire ne mettant pas en cause un État étranger, le magistrat Nasri Lahoud a déféré le dossier au procureur général du Liban-Nord, M.Walid Eido, qui, après l’avoir lu, a engagé des poursuites contre les quatre coupables présumés, avant de remettre à son tour le dossier au premier juge d’instruction du Nord, Salah Moukheiber. Ce sera lui qui poursuivra l’enquête.
Le mystère des assassinats de quatre chauffeurs de taxi à Tripoli est sur le point d’être éclairci. Mais un nouveau problème est apparu : l’une des quatre personnes arrêtées dans cette affaire exerçant le métier d’avocat, son emprisonnement nécessite une autorisation de l’Ordre. Me I.H. étant soupçonné d’être l’instigateur des crimes, le commissaire du...