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Actualités - REPORTAGE

Musique - Concert à l'Assembly Hall Tatiana Primak Khoury : de variations en nuances (photo)

Les notes se suivent mais ne se ressemblent pas tout comme les concerts organisés par le Conservatoire national supérieur de musique. Le dernier événement en date est celui du récital de piano donné par Tatiana Primak Khoury qui n’est plus à présenter au public libanais tant ses prestations ont été remarquées et applaudies par les mélomanes. Programme aux partitions choisies incluant des œuvres de J.S. Bach, Mozart, Beethoven et Brahms. Ferveur et clarté dès les premières mesures du prélude et fugue en la mineur N° 20 du clavier bien tempéré. En effet, elle est bien tempérée, cette inspiration oscillant entre les élans mystiques et un esprit sagement rêveur. Notes à la fois ludiques et sévères que la pianiste n’a pas cherché à atténuer dans leurs gammes nuancées mais les a soulignées par un tempo lent et un léger profil dramatique. Approche dépouillée et intense où apparaissent avec une belle netteté les feux cachés de la passion... Pour enchaîner, du Mozart. Variations sur un thème de Duport en ré majeur K.V.573. Mélodie jaillissante, univers plein de légèreté, atmosphère souriante et narration fluide, perlée comme une eau de source, voilà tout Mozart... enchantement d’un moment où la musique est pur bonheur. Voilà la richesse d’une partition dans toute l’étendue du clavier, sans rechercher la moindre verve instrumentale. Intensité d’une poésie qui ne laisse jamais à l’ombre un soupçon de réflexion. Pour terminer la première partie du programme, Beethoven dans des variations en do mineur. De la fragilité à la puissance, de la douceur à la gravité, de l’insouciance au romantisme. Déferlement impétueux et rythme accéléré pour exalter la tourmente de la passion humaine. l’interprète met à la disposition de cette éblouissante partition toute la mesure d’une grande sensibilité de musicienne et de femme. Elle trouve en toute finesse le tempo juste, la respiration du recueillement et l’émotion communicative du toucher. Elle donne à ces pages charriant fougue et exaltation une beauté intemporelle. Après l’entracte, encore et toujours des variations. Avec les nuances, bien entendu, en plus. Cette fois-ci, c’est Brahms qui mène la ronde avec un thème de Paganini. Longue narration dans la lignée d’un romantisme échevelé. Brusquement, Brahms retrouve là toute la sève slave de ses origines et l’inspiration ténébreuse de celui qui galvanisait les foules avec ses ensorcelants coups d’archet... Monde sonore habité par la fureur et l’impétuosité à travers un tourbillon de notes qui investissent les lieux comme l’arrivée menaçante de nuages noirs qui s’amoncellent brusquement dans un ciel livré à la merci d’une impitoyable tempête... Déchaînement des accords et rythme accéléré pour évoquer la sombre magie incantatoire du maître incontesté du violon... le piano avait soudain des résonances singulières... Applaudissements nourris d’un public absolument conquis. Comment pourrait-il en être autrement devant le talent d’une pianiste inspirée doublée de la grâce et la beauté d’une héroïne de roman russe? Avec Tatiana Primak Khoury, on est toujours sous le charme. Un charme qui allie sens de la musique et beauté d’une interprétation sans faille.
Les notes se suivent mais ne se ressemblent pas tout comme les concerts organisés par le Conservatoire national supérieur de musique. Le dernier événement en date est celui du récital de piano donné par Tatiana Primak Khoury qui n’est plus à présenter au public libanais tant ses prestations ont été remarquées et applaudies par les mélomanes. Programme aux partitions...