Manifestations pro-irakiennes et condamnations des frappes contre Bagdad

Plusieurs manifestations pro-irakiennes ont eu lieu hier au Liban pour condamner les frappes américaines et britanniques alors que les prédicateurs de mosquées fustigeaient «le crime commis contre le peuple irakien». À Beyrouth, un millier d’étudiants de gauche et islamiques auxquels se sont joints des parlementaires ont manifesté côte à côte dans le centre-ville, face au siège des Nation unies. Brandissant des photos de victimes civiles irakiennes, ils ont repris le slogan mis en vogue par les Palestiniens : «Irak chéri, frappe frappe Tel-Aviv». Le député Bechara Merhej et les anciens députés Zouheir Obeidy, Adnane Traboulsi et Mohammed Kabbani ont participé à la marche. Les manifestants ont réussi un moment à amener le drapeau des Nations unies mais des employés l’ont hissé à nouveau sans heurts. Une délégation a remis à des employés de l’Onu un mémorandum adressé au secrétaire général de l’Onu Kofi Annan, qualifiant les frappes de «crime contre l’humanité». Dans la banlieue-sud, le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, a dénoncé les frappes dans son prêche, estimant qu’elles «étaient en train de tuer des femmes, des enfants et des vieillards et de détruire un peuple et non des armes de destruction massive». Le Hezbollah a organisé une manifestation de «soutien au peuple irakien (...) face à la sauvage agression américaine» à Nabatieh. À Saïda, quelque 400 personnes ont manifesté après avoir été harangués par les prédicateurs des mosquées. Le chef de la Jamaa islamiya, cheikh Maher Hammoud, avait estimé que les États-Unis avaient la capacité d’éliminer le président américain Saddam Hussein. «Ils le maintiennent au pouvoir pour avoir un prétexte de détruire la nation arabe et islamique», a-t-il ajouté. Dans le camp palestinien d’Aïn el-Héloué, dans la banlieue de Saïda, 300 militants du Fateh de Yasser Arafat ont brûlé des drapeaux américains et britanniques avant de se disperser.