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Actualités - CHRONOLOGIE

Les députés font la sourde oreille (photos)

À l’entrée de Cheikh Zennad, on est frappé par la misère ambiante: maisons (parfois masures) délabrées, routes non asphaltées, dépotoirs partout. Devant toutes les habitations, des citernes ou des bacs non hygiéniques remplis d’eau amenée des villages voisins. Comment s’y prennent-ils ? Un habitant raconte : «Les plus nantis ont une citerne et la font remplir d’eau périodiquement. Les autres remplissent les bacs dès qu’ils peuvent, en empruntant des véhicules pour se rendre dans d’autres villages, plus haut». Les bacs contenant l’eau ont souvent été utilisés précédemment pour des produits industriels ou pétroliers. Les habitants doivent payer, selon leurs dires, 10 à 15 mille livres pour remplir leurs citernes ou acheter de l’eau chaque quelques jours. Ils sont en majorité agriculteurs ou pêcheurs. Mais le chômage les guette régulièrement si les grands propriétaires leur interdisent, dans un système encore féodal, d’exploiter leurs terrains. Ils vivent alors (ou survivent) de pêche. Des puits de 6 mètres de profondeur sont cependant creusés dans le village. Leur eau sert à nettoyer la terre et rien d’autre. «Avec cette eau, nous ne pouvons même pas nous laver, déclare un habitant. Le savon ne mousse pas quand il est mélangé à l’eau. Celle-ci laisse un résidu de sel sur la peau. Il va de soi que cette eau est imbuvable et que nous n’en consommons jamais sauf en désespoir de cause». Quant aux canalisations, soit elles sont inexistantes, soit elles ne fonctionnent pas. «On nous a installé des canalisations peu avant que la guerre n’éclate mais elles n’ont fonctionné qu’un seul jour», révèle un habitant. Leur est-il arrivé de s’en plaindre aux responsables ? «Plusieurs fois, disent-ils. Un député nous a dirigés vers le ministère des Ressources hydrauliques et électriques. Là-bas, on nous a demandé de déterminer la source la plus proche à laquelle pourraient être reliées des canalisations. Nous avons suggéré celle se trouvant dans les terres de M. Issam Farès (député). Les responsables ont alors rétorqué qu’ils ne pouvaient intervenir parce que c’était une propriété privée». Les démarches auprès des députés se sont multipliées mais n’ont apparemment pas porté leurs fruits. «Ils nous promettent monts et merveilles avant les élections, mais ils ne se souviennent même plus de nous une fois arrivés au Parlement», nous déclare amèrement un habitant, ayant requis l’anonymat. Et pourtant, le Akkar n’est pas dépourvu d’eau, bien qu’il faille aller sur les hauteurs pour en trouver qui ne soit pas polluée. Les sources de Al Jouma sont encore excellentes et peuvent alimenter la région. Mais il semble que la volonté manque pour la résolution de ce problème très ancien.
À l’entrée de Cheikh Zennad, on est frappé par la misère ambiante: maisons (parfois masures) délabrées, routes non asphaltées, dépotoirs partout. Devant toutes les habitations, des citernes ou des bacs non hygiéniques remplis d’eau amenée des villages voisins. Comment s’y prennent-ils ? Un habitant raconte : «Les plus nantis ont une citerne et la font remplir d’eau...