Débat à l'ESCWA - Le suivi de la conférence de Pékin La situation de la femme dans le monde arabe

Respecter les droits élémentaires de la femme, faciliter son accès aux postes politiques, mettre un terme à l’excision, revoir les lois relatives aux crimes dits «d’honneur»… Des thèmes qui ne seront pas discutés directement durant les réunions régionales sur les travaux de suivi de la conférence de Pékin sur les femmes, tenue en 1995. Entamées samedi dernier au siège de la Commission économique et sociale de l’Asie de l’Ouest (Escwa), ces réunions regroupent 17 pays arabes, 14 centres de recherches, 6 universités, une trentaine d’organisations non gouvernementales, ainsi que tous les organismes des Nations unies, opérationnels dans la région. La séance inaugurale s’est tenue samedi sous le patronage de Mme Mona Hraoui, présidente de la Commission nationale pour les femmes libanaises, en présence de plusieurs personnalités notamment, Mme Haïfa Abou Ghazalé, expert régional auprès du Fonds des Nations unies pour les femmes (Unifem), M. Daou Ali Soueidane, secrétaire général adjoint de la Ligue arabe et le Dr Hazem Béblaoui, secrétaire général de l’Escwa et secrétaire général adjoint des Nations unies. Au cours de la séance inaugurale, Mme Abou Ghazalé a rappelé que «la conférence de Pékin est la quatrième conférence onusienne, au cours des vingt dernières années, ayant pour thème les femmes». Présentant l’Unifem, elle a noté que «le Fonds des Nations unies pour les femmes, présent depuis 1994 dans le monde arabe, œuvre notamment dans trois domaines : aider les femmes sur le plan économique, atténuer la discrimination sexuelle et faire valoir le respect des droits de la femme». M. Soueidane a, pour sa part, rappelé les activités des pays arabes pour renforcer le rôle de la femme et, notamment, «la réunion d’Amman (1994) préparant la conférence de Pékin, à l’issue de laquelle un plan de six ans a vu le jour». Et de poursuivre qu’à «l’issue de la quatrième conférence des femmes, les pays arabes ont adopté un programme d’action, à trois volets, couvrant les rôles politique, économique et social des femmes dans la région». Quant au Dr Béblaoui, il a souligné qu’au «cours des trente dernières années la situation des femmes arabes s’est améliorée, notamment sur le plan culturel, économique et sanitaire». Il a noté cependant que «la discrimination envers les femmes existe toujours dans le monde arabe et ce dans plusieurs domaines». Et d’ajouter que «le nombre des femmes qui vivent dans la pauvreté a augmenté, l’application des lois est discriminatoire envers les femmes ; de plus leur représentation est limitée dans le domaine politique». Le secrétaire général de l’Escwa a indiqué que «les peuples de la région ne vivront pas en paix, si la paix de tous les individus du monde arabe n’est pas assurée, notamment celle des jeunes, des femmes et des enfants». «Instaurer la sécurité, l’égalité et la justice, dans tous les pays de la région, est donc une nécessité», a-t-il dit. Mme Hraoui a pour sa part observé, dans son message, que «la Déclaration universelle des droits de l’homme s’applique également aux femmes». Elle a aussi appelé «toutes les femmes au monde à l’unité». Au cours des réunions qui se tiendront jusqu’à demain mardi plusieurs sujets seront abordés, notamment un plan d’action pour instaurer l’égalité entre les hommes et les femmes des pays arabes, pour établir des institutions chargées d’assurer de petits crédits aux femmes rurales, et pour promouvoir les capacités des femmes arabes. À partir d’aujourd’hui, des tables rondes se tiendront afin que les responsables régionaux adoptent les programmes adéquats pour promouvoir le rôle de la femme dans le monde arabe et respecter ainsi, du moins le temps d’une réunion régionale, les engagements de la conférence de Pékin.