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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Possible scrutin anticipé au printemps Vers un consensus sur une nouvelle loi électorale

Un parlementaire qui entretient des relations étroites avec le nouveau régime indique que des législatives anticipées au printemps prochain sont tout à fait possibles. À condition qu’on parvienne auparavant à un consensus sur une nouvelle loi électorale. Mais, bien entendu, l’accord ne sera pas facile à réaliser. Car il y a autant de points de vue en présence que d’intérêts distincts, souvent opposés. — Il y a les puristes de Taëf qui veulent qu’on s’en tienne à la lettre de ce pacte. En retenant le mohafazat comme base de circonscription. Et sans les déplorables exceptions faites pour le Mont-Liban qui en 96 comme en 92 avait été morcelé. Au profit de Walid Joumblatt et contre le camp chrétien. Le mohafazat du Nord excepté — et encore — les députés chrétiens des autres régions relèvent de leaderships mahométans. Le Mont-Liban aurait pu équilibrer la balance, les députés mahométans y étant tributaires de leaderships chrétiens. S’il avait été gardé unifié. — Justement la double expérience antérieure prouve, affirment d’autres partis, qu’il ne faut pas s’en tenir au mohafazat. Cette configuration n’assure à leur avis ni une représentativité suffisamment pointue des députés, ni le fameux brassage de communautés qu’elle était supposée garantir. À preuve que dans la Békaa, réunifiée en 96, il y a eu un sévère bras de fer, des tensions qui ont failli tourner au heurt physique entre chiites de Baalbeck et melkites de Zahlé chacune de ces cités prétendant à la suprématie dans la plaine. Et d’ajouter que le brassage se fait par d’autres moyens, notamment par l’unification des programmes scolaires. Et une action politique, également à long terme, pour l’établissement d’un régime de partis laïcs et non plus confessionnels. Ces partis se prononcent dès lors pour la formule du caza, plus compacte, plus homogène sur tous les plans et qui permet donc à leur avis une vraie représentation de proximité. C’est-à-dire qu’à l’évidence, les élus, fortement implantés dans leur milieu, en seraient une authentique émanation. Et non pas des «étrangers» parachutés, qui ne prendraient pas la peine par la suite de défendre les intérêts d’une collectivité dont ils ne partagent pas les soucis. — D’autres encore proposent, comme compromis entre le mohafazat et le caza, l’augmentation des mohafazats qui de cinq (électoralement car sur le papier ils sont six) passeraient à neuf ou même plus. Variation sur ce thème : le redécoupage ne se ferait que pour les élections et administrativement le nombre actuel serait maintenu. — Toujours est-il que les chefs des deux principaux blocs parlementaires, MM. Nabih Berry et Rafic Hariri, sont farouchement opposés à l’idée de se rabattre sur des circonscriptions réduites. Car évidemment cela réduirait du même coup leur influence. C’est ainsi que le premier a imposé, au mépris de la configuration administrative et de la loi, la fusion électorale du mohafazat de Nabatieh avec celui du Sud. Pour disposer de la sorte d’un bloc de 22 députés. Alors que si l’on devait adopter le caza, dans chacun ce seraient les familles, les clans traditionnels qui s’imposeraient, le leader d’Amal ne gardant plus sous sa coupe que cinq ou six députés. Même démarche exactement pour M. Hariri, qui refuse la division en deux ou trois de Beyrouth dont il a fait son fief. Pour garder lui aussi une vingtaine de députés (19 exactement) sous sa houlette. Mais au fond, pourquoi avancer les élections ? Pour une raison pratique : si on laisse les choses en l’état, en 2004 les législatives et les présidentielles se chevaucheraient. Alors il faut raccourcir le mandat de l’Assemblée. L’actuelle ou la prochaine…
Un parlementaire qui entretient des relations étroites avec le nouveau régime indique que des législatives anticipées au printemps prochain sont tout à fait possibles. À condition qu’on parvienne auparavant à un consensus sur une nouvelle loi électorale. Mais, bien entendu, l’accord ne sera pas facile à réaliser. Car il y a autant de points de vue en présence que...