Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Israël reprend ses manoeuvres de diversion

Incorrigible Netanyahu. Il bloque derechef le processus avec les Palestiniens. Et devant la grogne des Américains, redéploie ses manœuvres de diversion en direction du Liban. Les raids simulés de son aviation sur la banlieue-sud de Beyrouth, les bangs supersoniques à ras de sol qui ont fait voler en éclats des vitres et semé un début de psychose visent aussi un autre but : tenter de déstabiliser ce pays à un moment où, en pleine mutation intérieure, il est censé être plus fragile… Dans le même temps, il s’agit pour le chef du Likoud de contrer les efforts de redressement socio-économique. En agressant le Liban, il espère que les investisseurs et donateurs arabes que le président Hoss compte aller solliciter refuseront ses demandes. Pour la bonne raison qu’on n’investit pas dans un pays en proie à des convulsions. Sur le plan intérieur, la tendance à la panique a été vite maîtrisée. Les officiels, les diplomates étrangers, les observateurs s’accordent pour estimer que les provocations israéliennes ont atteint le plafond permis. Et que les Américains ne manqueront pas de rappeler à Netanyahu les fameuses lignes rouges instituées pour protéger le processus régional de paix. Mais tout le monde est également d’accord pour penser que Tel-Aviv veut rendre la vie dure au nouveau régime. À cause notamment de la fermeté montrée par le général Lahoud dans son discours d’investiture. Le chef de l’État a en effet été plus loin que toutes les positions adoptées jusque-là par le Liban au sujet du refus de solutions partielles, en soulignant que le Golan doit être libéré au même titre que le Sud et que rien ne saurait affecter le jumelage Beyrouth-Damas. Ceci étant, la visite de Dona Shlala est venue rassurer les autorités locales sur l’appui US, même si l’on doit prendre en compte l’élément «sentimental» particulier à cette dame, qui est d’origine libanaise. La Maison-Blanche lui a en effet permis d’exprimer des positions au nom de son gouvernement et non à titre personnel. Prouvant ainsi que Washington apprécie particulièrement l’avènement à la tête de l’État libanais d’un commandant en chef d’une armée qu’il a presque toujours soutenue, voire en partie équipée. Du côté US on laisse entendre que les différents «messages» délivrés en ce moment par Netanyahu n’intimideront pas du tout le président Clinton qui s’apprête à visiter Arafat dans son territoire… Air Force One, que cela plaise ou non à Netanyahu, devant atterrir à l’aéroport de Gaza. De même, la tournée au Sud de l’ambassadeur américain David Satterfield, son certificat de légitimité à la résistance active libanaise, constitue un sujet de friction entre Tel-Aviv et Washington. D’autant que le diplomate, apprend-on de source généralement bien informée, veut aussi visiter la Békaa-Ouest et même pousser une pointe jusqu’à Baalbeck, fief du Hezbollah…
Incorrigible Netanyahu. Il bloque derechef le processus avec les Palestiniens. Et devant la grogne des Américains, redéploie ses manœuvres de diversion en direction du Liban. Les raids simulés de son aviation sur la banlieue-sud de Beyrouth, les bangs supersoniques à ras de sol qui ont fait voler en éclats des vitres et semé un début de psychose visent aussi un autre but :...