L'ambassadeur US rencontre les ministres Corm, Saïdi, Traboulsi et Chaoul Satterfield : nous sommes contre toute escalade (photo)

Prié de commenter les bangs provoqués au cours de ces dernières quarante-huit heures par les avions militaires israéliens au-dessus de la capitale, l’ambassadeur des États-Unis, David Satterfield, a déclaré : «Notre position est claire : nous sommes contre toute escalade quelle que soit son origine. Nous appelons toutes les parties à la retenue». M. Satterfield a tenu ces propos à l’issue d’une visite au ministre des Finances, Georges Corm. Celui-ci a notamment indiqué qu’il avait informé le diplomate américain des grandes lignes de la politique économique et financière que compte appliquer le gouvernement Hoss. «Je crois que l’Administration US encourage une telle orientation car les valeurs de transparence et de libre concurrence sont aussi des valeurs américaines dont nous nous inspirons», a dit M. Corm. De son côté, M. Satterfield a affirmé que «les États-Unis appuient fermement le programme économique du gouvernement qui se base sur un système économique libéral (…) et qui prévoit de lutter contre la corruption». «Ce programme vise également la stabilité économique et financière non seulement à court terme mais aussi à long terme», a-t-il ajouté, avant de souligner la volonté de l’Administration américaine de coopérer avec le nouveau Cabinet. Interrogé d’autre part sur les aides prévues par la conférence des amis du Liban organisée en décembre 1996 à Washington, l’ambassadeur a annoncé l’envoi d’aides substantielles «qui, à notre avis, concernent le plus grand nombre de Libanais. (…) Nous incitons les autres pays (amis) à en faire de même». Chez Seaïdi et Traboulsi Dans le cadre de la tournée protocolaire qu’il effectue auprès des nouveaux ministres, M. Satterfield a rencontré par ailleurs le ministre de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie, Nasser Seaïdi. Le diplomate US a réitéré à cette occasion la détermination de son gouvernement à collaborer avec le nouveau pouvoir exécutif libanais, «dans l’intérêt mutuel du Liban et des États-Unis», a-t-il précisé. De son côté, M. Seaïdi a mis l’accent sur le rôle important que Washington peut jouer au Liban. «Une augmentation des investissements américains dans le pays est probable», a-t-il dit, avant d’ajouter : «En principe, nous devons entrer dans une période de relance économique. Nous avons besoin de relever le taux de croissance, de créer des emplois et de permettre au Liban d’accéder à la technologie moderne», a déclaré M. Seaïdi. Le ministre a en outre estimé que les États-Unis et le Liban peuvent collaborer dans les domaines de l’industrie et de l’agriculture, «sans compter celui de l’informatique qui nous permettrait de moderniser notre économie». M. Satterfield a indiqué pour sa part : «Nous savons que le Liban doit relever actuellement de nombreux défis. Nous nous efforcerons de l’aider à le faire et d’améliorer la coopération entre nos deux pays». Le diplomate US s’est rendu par la suite au siège du ministère des Ressources hydrauliques et électriques, où il a été accueilli par le ministre, M. Sleiman Traboulsi. En réponse à une question concernant un retour en force des États-Unis au détriment de la France, M. Satterfield a déclaré : «Il n’y a pas de concurrence entre les deux pays. Il y a un certain nombre d’État – notamment les États-Unis et la France – qui veulent jouer au Liban un rôle commercial et économique important. Cela est dans l’intérêt du Liban et dans le nôtre, et aucune partie n’y trouve à redire», a-t-il ajouté. L’ambassadeur américain a clôturé sa tournée auprès des responsables officiels par une visite au ministre de la Justice, M. Joseph Chaoul. À l’issue de l’entretien, M. Satterfield s’est abstenu de toute déclaration.