Sécurité - L'aviation israélienne multiplie les survols à basse altitude Les bangs supersoniques entretiennent un climat d'inquiétude

L’aviation israélienne a multiplié au cours des dernières quarante-huit heures ses survols de Beyrouth à basse altitude, franchissant à plusieurs reprises le mur du son, semant la panique et provoquant une climat de vive inquiétude au sein de la population. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un double bang supersonique, lors du passage à basse altitude des chasseurs-bombardiers israéliens, a secoué les vitres des habitations dans le Grand-Beyrouth, contribuant ainsi à accroître la tension. Les derniers bangs nocturnes au-dessus de Beyrouth remontent à avril 1996, lorsque l’aviation israélienne avait bombardé systématiquement le Liban-Sud pendant près de deux semaines et mené des raids contre la plupart des autres régions du pays. Dans la matinée de mercredi, les appareils de l’État hébreu avaient à deux reprises franchi le mur du son au-dessus de la capitale. La violence des détonations avait fait croire à des tirs de missiles et provoqué la panique, notamment dans les écoles de la banlieue-sud, aussitôt abandonnées par un grand nombre d’élèves et de professeurs. Les appareils israéliens avaient continué à survoler dans la nuit le sud de la capitale, et avaient notamment largué des fusées éclairantes au-dessus des collines de Naameh, illuminant le ciel dans cette région à une quinzaine de kilomètres au sud de Beyrouth, où une organisation palestinienne basée à Damas maintient des locaux, régulièrement pris pour cible par la chasse israélienne. Hier, lors de trois passages à basse altitude, les chasseurs-bombardiers israéliens ont crevé le mur du son à 9h40, 10h20 et en milieu d’après-midi. Quelques vitres ont volé en éclats, tandis que de nombreuses alarmes antivol de voitures se déclenchaient. Selon la télévision officielle libanaise, le survol de Beyrouth à basse altitude mercredi et le survol nocturne depuis trois jours des quartiers sud de la capitale sont «autant de messages de l’ennemi israélien». «Israël, a précisé Télé-Liban, est gêné par l’attitude du nouveau régime du président Émile Lahoud, qui a réitéré son appui à la résistance anti-israélienne et à l’indissociabilité des volets libanais et syrien du processus de paix avec Israël». Duel d’artillerie Signalons, par ailleurs, qu’un duel d’artillerie a opposé mercredi en fin de soirée le Hezbollah et l’armée israélienne en bordure du secteur oriental de la «zone occupée». Les combattants de la Résistance islamique, branche armée du Hezbollah, ont bombardé au mortier les positions de l’armée israélienne et de l’Armée du Liban-Sud (ALS) à Kawkaba, autour desquelles sont tombés une vingtaine de projectiles. L’armée israélienne a pour sa part pilonné au canon multitubes la vallée de Zellaya et les abords du hameau de Qelya, adjacents à la «zone occupée», où se sont abattus plus de trente obus en moins d’une demi-heure.