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Actualités - REPORTAGE

Société - Moyens contraceptifs et équilibre du couple Le planning familial, un apprentissage de longue haleine (photos)

Depuis sa pratique dans le monde, plus précisément dans les pays en voie de développement, un des buts recherchés par le planning familial a été non seulement de réguler une naissance et d’informer le couple des bienfaits de cette régulation, mais aussi de faire en sorte que l’enfant soit bel et bien désiré. Lorsque l’enfant est voulu, la grossesse atteint une dimension tout à fait exceptionnelle. Le programme voit le jour en 1960, au Liban et dans certains pays arabes. (Syrie, Jordanie, Égypte…) et du Sud-Est asiatique. Tous les programmes d’information psycho-médico-sociale devaient permettre aux personnes concernées, le couple bien sûr, mais plus précisément les femmes, de prendre conscience de la nécessité de réguler les naissances. À Beyrouth, Byblos, Tripoli, Saida, Tyr et dans les milieux ruraux, cette discipline est de plus en plus adoptée, reconnue et encouragée par les instances privées, publiques et internationales. Le ministère des Affaires sociales, en collaboration avec l’Unicef, avait étudié la possibilité de faire appliquer un plan d’action «communautaire» dans 52 régions du pays. Nous sommes alors en 1969. Toutefois, le planning familial reste une activité parmi celles qui relèvent de la santé, de l’éducation, de l’analphabétisme, du chômage, de la délinquance… Et c’est à Bourj Brajneh d’abord, Bourj Hamoud ensuite que les premières initiatives sont prises. Elles se sont étendues à partir de la banlieue de Beyrouth vers d’autres villes avant de s’intégrer, à travers une politique globale, dans les milieux ruraux. En 1994, 78 centres voient le jour. En 1998, 82 centres fonctionnent dans l’ensemble du pays. En fonction de la population et des besoins, les équipes sont multidisciplinaires. Harmonie et équilibre familial Pour être concluante, l’approche doit prendre en considération l’évolution des mentalités dans des sociétés en mutation et des communautés de culture, de tradition, de coutume et de confession différentes. Mais, le plus important reste l’harmonie familiale qui doit pouvoir offrir à l’enfant des conditions de vie favorables à son épanouissement et au couple l’équilibre indispensable pour le bon fonctionnement et la solidité de la structure familiale. Les études sont nombreuses. Le «planning familial» s’est fixé plusieurs objectifs et aucune confusion ne doit être faite quant à l’interprétation des définitions. Car il faut distinguer entre le «contrôle des naissances», la «limitation des naissances», les «méthodes anticonceptionnelles». Nous retiendrons cette définition du P.F.: «politique qui aide la famille, à travers ses ressources et possibilités, à planifier les naissances en vue de permettre aux enfants de vivre dans les meilleures conditions possibles». C’est donc l’action de planifier en organisant la famille et en faisant de sorte que tous les facteurs réunis mettent en jeu «la responsabilité, la maturité et la conscience de l’homme». Qu ’est-ce que l’Association libanaise du planning familial? L’ALPF est une organisation non-gouvernementale fondée en 1969, reconnue d’utilité publique en 1971. Son siège se trouve à Mazraa. Elle est affiliée à la Fédération internationale pour le planning familial, à Londres. Ses objectifs sont les suivants: — Déterminer la proportion entre les ressources financières et la taille de la famille. — Assurer les services de la santé reproductive et du planning familial aux différentes catégories de la polulation en insistant sur l’information, l’orientation et la conscientisation, spécialement au niveau des jeunes. — Encourager et soutenir les femmes dans leurs capacités de participer au développement social et économique. — Réflexion sur la société: population, développement et environnement — Mobilisation de jeunes et de volontaires pour contribuer à cette entreprise. Les activités sont réparties sur 95 centres et ont bénéficié à 3 500 femmes de différentes régions. Parmi ces activités, signalons l’apprentissage d’un métier ou d’un travail manuel. 60 villages ont permis de regrouper une centaine de femmes dans les milieux ruraux. Éducation, assistance médicale, préparation à la naissance ont fait partie du programme, fait savoir Mlle Diana Dakkak, responsable de l’information dans l’association. Sans oublier toutes les sessions sur la «santé reproductive». Même des camps ont été organisés pour les universitaires, les jeunes de 15 à 18 ans, des moniteurs en vue de les sensibiliser sur les questions de santé, sexualité, reproduction, toxicomanie et sida. Les services médico-sociaux sont assurés à Sabra, Achrafieh, Tyr... ainsi que dans d’autres régions libanaises. Plus de 600 000 femmes ont bénéficié de soins prénataux, de consultations diverses, à travers plusieurs dispensaires soit affiliés au ministère des Affaires sociales, à des ONG ou à l’armée libanaise, soit subventionnés par la Communauté européenne. Mlle Dakkak rappelle les services assurés par 270 travailleurs sociaux communautaires volontaires qui desservent les régions suivantes: Nabatieh, Banlieue-Sud de Beyrouth, Tyr, Zahrani, Iklim el-Kharoub, Bekaa, Baalbeck... Plus de 450 000 femmes ont bénéficié des services en matière de planning familial et de santé reproductive. Le centre polyvalent de Byblos, rattaché au ministère des Affaires sociales, a permis d’établir l’ensemble du travail médico-social et éducatif. Il se fait en banlieue et en milieu rural dans les localités de Amchit, Hesrayel, Blatt, Ehmej, Akoura... Trois sections fonctionnent, expliquent Mme Clotilde Bustros, assistante sociale, responsable de la section sociale et Mme Inaam Khoury, infirmière diplômée. Ces sections touchent les domaines de la protection maternelle et infantile, l’éducation et les questions sociales. Le centre démarre en 1982. Le planning familial relève de la section «Santé». 10 à 15 femmes viennent chaque mois chez le gynécologue. Ce centre, comme d’autres (on parle d’une vingtaine de centres qui seraient prochainement fonctionnels) a adopté le programme du ministère de la Santé. Ce dernier avait intégré un porgramme d’action depuis 2 ans sur le planning familial. Plus spécifiquement issue de milieux défavorisés, la clientèle se distingue de celle des milieux urbains des zones populaires. La différence est souvent d’ordre psycho-socio-religieuse. Parallèlement à l’information, plusieurs techniques sont conseillées: le stérilet, les pilules, les préservatifs, en insistant sur les avantages ou inconvénients. Nous avons évoqué précédemment les deux centres de Borj Brajneh et Bourj Hamoud et les régions avoisinantes. Ce sont les deux plus grands centres dits «Service de base et de développement communautaire» parmi tant d’autres ONG. Le premier a vu le jour en 1971, le second en 1979. Le principe de l’intervention réside dans des services intégrés fondés sur les besoins de la communauté, utilisant les ressources existantes ainsi que la participation de la communauté. L’équipe pluridisciplinaire spécialisée et les groupes de pression des quartiers doivent permettre d’identifier les besoins et d’y répondre. Les services auprès de l’individu, dans sa famille et son quartier, sont énormes. Le planning familial fait partie des priorités. Intolérance et adhésion Le travail au départ, dans ces collectivités, n’était pas facile. Il fallait être prudent pour ne pas heurter les mentalités, plus particulièrement dans les milieux populeux, défavorisés et ruraux. Les valeurs culturelles, religieuses et sociales pouvaient constituer un obstacle à la conscientisation. On pouvait ainsi voir émerger des sentiments de rejet ou d’intolérance. Mais les mentalités ont évolué et l’approche devient, dans certains milieux, plus tolérante. Nous n’avons pas abordé, ici, le problème de l’avortement qui relève de la conception que l’on se fait de l’interruption volontaire de la grossesse. Ce phénomène de conscience peut être vu sous un angle médical, moral, religieux et éthique. Malheureusement, un enfant non souhaité est considéré par les parents concernés comme un enfant de trop. C’est pourquoi, l’un des objectifs du planning familial est de faire ressortir ce profond sentiment de l’enfant désiré.
Depuis sa pratique dans le monde, plus précisément dans les pays en voie de développement, un des buts recherchés par le planning familial a été non seulement de réguler une naissance et d’informer le couple des bienfaits de cette régulation, mais aussi de faire en sorte que l’enfant soit bel et bien désiré. Lorsque l’enfant est voulu, la grossesse atteint une dimension...