Rechercher
Rechercher

Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Nouveau mandat - Le premier ministre sortant veut rester au coeur de la vie politique Hariri invite Hoss à rassurer les investisseurs (photo)

Le Premier ministre sortant Rafic Hariri a appelé hier son successeur désigné Sélim Hoss à ne pas remettre en question les acquis des années 1992-1998 et à adopter une politique économique et financière qui rassure les investisseurs. Il a, en échange, exprimé sa volonté de ne pas faire de l’opposition systématique au prochain gouvernement, pas plus qu’au régime du président Émile Lahoud, tout en proclamant qu’il resterait «au cœur de la vie politique». M. Hariri a tenu ces propos au cours d’une conférence de presse à Koraytem. «Cette rencontre vient conclure l’une des étapes les plus riches de notre vie nationale, celle qui a marqué le nom du Liban du sceau du développement et de la reconstruction», a déclaré M. Hariri. «Une étape qui a tiré le nom du Liban de la liste des pays mis au ban de la communauté internationale pour le placer dans celle des États appelés à jouer un rôle important dans cette région», a-t-il dit. Annonçant «le début d’une nouvelle phase» dans son action politique, il a souligné que celle-ci reposerait notamment sur la défense «des acquis réalisés dans tous les domaines» sous sa présidence du gouvernement. «Ces acquis resteront l’objet de notre fierté, aussi haut que s’élèveront les voix de ceux qui cherchent à distiller le doute», a-t-il ajouté. «J’ai pris ma décision de quitter le pouvoir, mais j’entends rester au cœur de la vie politique et nationale», a poursuivi le premier ministre sortant, estimant que cette détermination, «si elle n’est pas du goût de certains, répond aux vœux de la majorité des Libanais, ceux qui se souviennent et savent établir une différence entre la situation qui prévalait il y a six ans et celle à laquelle nous sommes parvenus aujourd’hui». Développant un de ses thèmes favoris, M. Hariri s’est employé à défendre le bilan de ses trois gouvernements successifs depuis 1992, avant d’adresser ses remerciements à tous ceux qui, au Liban comme à l’étranger, l’ont aidé dans sa mission. Il a en particulier cité les présidents Élias Hraoui, qui a été, selon lui «un modèle de l’homme des décisions historiques et courageuses» et qui a parrainé l’action du gouvernement «en en assumant les conséquences», Hafez el Assad, qui lui a prodigué «les encouragements nécessaires pour pouvoir contribuer à la reconstruction du Liban et agir au service des causes du Liban et de la Syrie», et enfin Jacques Chirac, «l’ami qui, là où il se rend, porte dans son cœur le souci du Liban». M. Hariri a également cité les États-Unis, «un pays ami dont l’administration actuelle a levé l’interdit qui pesait sur le Liban et parrainé la conférence des amis du Liban», tout en soulignant que Washington avait «parfois des politiques qui sont contraires aux intérêts de la nation arabe». Parlant de son successeur, M. Hariri s’est dit «heureux» d’avoir entendu M. Hoss annoncer la continuation des politiques mises en place, et notamment «le respect par l’État de ses engagements dans les contrats en cours d’exécution». Par ailleurs, il ne lui a pas échappé que M. Hoss ait cru bon, afin de dérouter les éventuels spéculateurs, d’insister sur la solidité de la «monnaie» nationale à l’occasion du changement gouvernemental. «La stabilité financière et monétaire est la preuve que les politiques économiques et financières que nous avions suivies constituaient un fondement pour la reconstruction de l’économie libanaise et c’est aussi la réfutation de ce que certains voulaient faire croire» à ce sujet, a déclaré M. Hariri. Il a ajouté qu’il était du devoir de son successeur de «rassurer les milieux internationaux et préserver les acquis» réalisés par les gouvernements précédents et qui ont «permis le retour des investissements étrangers». «Prêt à tendre la main à Lahoud et Hoss» Interrogé par la suite sur la position qu’il comptait adopter à l’égard du prochain cabinet, M. Hariri s’est dit prêt à «tendre la main» au chef de l’État et au nouveau premier ministre. Il a souligné que si son bloc parlementaire n’avait pas nommé M. Hoss lors des consultations, «c’est uniquement en raison des orientations contraires à celles du gouvernement que ce dernier avait formulées au sujet de la politique financière et économique suivie», alors qu’il était dans l’opposition. «Nous n’avons pas l’intention de nous prononcer à l’avance», a-t-il indiqué, laissant entendre qu’il ne s’opposerait pas systématiquement à la politique du nouveau Cabinet. «Si, dans sa déclaration ministérielle, M. Hoss se rapproche des vues qu’il défendait lorsqu’il était dans l’opposition, alors nous examinerons la question, nous verrons combien il s’en rapproche, et en fonction de cela nous nous déciderons», a-t-il dit. Selon lui, les circonstances dans lesquelles se trouve le Liban «ne permettent pas qu’il y ait une opposition dont le but est d’affaiblir le gouvernement afin de le renverser et de prendre sa place». «Je considère que le rôle de l’opposition et de ceux qui sont hors du pouvoir est au contraire de tenter d’aider le gouvernement par n’importe quel moyen disponible». Au sujet des événements qui ont conduit à sa sortie, M. Hariri s’est refusé, face aux questions pressantes des journalistes, à se laisser entraîner dans des accusations de «coup d’État blanc» ou de «combine» ayant conduit à son éviction de fait. Pour lui, il s’agissait d’une question de principe, dans la mesure où il a considéré que la délégation de voix faite par certains députés au chef de l’État était une pratique anticonstitutionnelle. «La décision que j’ai prise était certes douloureuse, mais elle était aussi juste et bonne pour l’intérêt du pays», a-t-il dit, estimant que l’affaire était close et réaffirmant son intention de coopérer avec le président de la République. Interrogé sur son projet de création d’un parti politique qui prendrait le nom de «Parti de l’Avenir», M. Hariri a indiqué que cette question devrait faire l’objet d’une étude «sérieuse». Enfin, il a qualifié de «mensonges» les informations faisant état du retrait de dossiers de la Caisse des déplacés et du Grand Sérail.
Le Premier ministre sortant Rafic Hariri a appelé hier son successeur désigné Sélim Hoss à ne pas remettre en question les acquis des années 1992-1998 et à adopter une politique économique et financière qui rassure les investisseurs. Il a, en échange, exprimé sa volonté de ne pas faire de l’opposition systématique au prochain gouvernement, pas plus qu’au régime du...