Hoss : en cas d'obstacle, l'arbitrage du peuple

L’ancien président du Conseil, M. Sélim Hoss, a rendu un vibrant hommage au président Émile Lahoud, assurant que, de par sa fonction de président de la République, il détient une arme redoutable : la signature du décret de formation des gouvernements et l’approbation des lois. De plus, sa transparence le rend puissant et capable. M. Hoss, qui participait samedi dernier à un dialogue organisé par l’Université Notre-Dame de Louaizé autour des responsabilités du nouveau régime, a commencé son exposé par une revue des gouvernements qui se sont succédé depuis le début du mandat Hraoui et qui ont tous «œuvré en vue d’instaurer des relations privilégiées entre le Liban et la Syrie». Il devait aussi mettre en relief le regain de force de l’opposition, alimenté par «les déceptions issues de la dernière période du précédent régime». Il a aussi souligné «les nombreuses erreurs du précédent régime, dont la plus grave était l’invention de la troïka, une création antidémocratique par le biais de laquelle chacun des responsables s’identifiait à l’institution qu’il dirigeait, la paralysant en conséquence». Parlant des réalisations immédiates du nouveau régime, M. Hoss a mis en garde contre toute surenchère, certains problèmes ayant atteint un degré tel que la mise au point d’une stratégie devient nécessaire afin d’y faire face. Face aux doutes que certains expriment quant à la capacité du président Lahoud de remplir ses promesses avec les prérogatives restreintes que lui confère la Constitution, M. Hoss devait affirmer que le président, «outre le poids moral et politique que lui accorde sa fonction, détient une arme redoutable, celle de la signature du décret de formation des gouvernements et l’approbation des lois. Il ne faut pas aussi oublier que le président Lahoud a été plébiscité par le peuple avant d’être élu par le Parlement. Il bénéficie donc de l’appui de l’opinion publique dont il peut demander l’arbitrage en cas d’obstacle. Le président Lahoud a lui-même assuré ceci dans son discours historique devant le Parlement quant il a affirmé aux Libanais qu’ils étaient à la fois le gouvernement et l’arbitre. Nous répétons donc que sa transparence le rend puissant et capable».