Processus de paix R. Eddé : le Liban n'a pas à se solidariser avec la Syrie

Dans une déclaration à la presse, le Amid du Bloc national, M. Raymond Eddé, a pris le contrepied de la position adoptée par le président de la République, M. Émile Lahoud. «Le Liban n’a pas à se solidariser avec la Syrie qui a perdu par deux fois le Golan», a en effet affirmé M. Eddé qui a appelé le chef de l’État à «reconnaître que nous sommes en IIIe République». Voici le texte intégral de la déclaration de M. Eddé : «J’ai à maintes reprises déclaré que le Liban devrait être le dernier État arabe à signer la paix avec Israël. «Mais, il en va tout autrement lorsqu’il s’agit du retrait des forces étrangères. Ainsi, nous n’avons pas à nous solidariser avec la Syrie, qui a perdu par deux fois, le Golan, lors de la guerre des six jours (8 juin 1967) et celle du Yom Kippour (13 octobre 1973). «La Syrie se trouve, par suite, soumise à deux résolutions du Conseil de Sécurité : la 242 du 22 novembre 1967 et la 338 du 23 octobre 1973. «Le Liban n’ayant participé à aucune de ces deux guerres, n’est pas concerné par ces deux résolutions. Néanmoins, il a été envahi par les forces israéliennes, le 14 mars 1978, et se trouve actuellement soumis à la résolution 425 adoptée par le Conseil de sécurité le 19 mars 1978. «Cette résolution 425 exige d’Israël le retrait de ses forces ‘‘sans délai, de tout le territoire libanais’’. «Malheureusement, depuis plus de vingt ans, cette résolution n’est pas appliquée par Israël, qui bénéficie de l’appui honteux du gouvernement américain qui a pourtant approuvé la résolution 425 et qui continue à opposer son veto à tout projet de résolution tendant au retrait immédiat de l’armée israélienne. «En cas de retrait de cette dernière, les relations libano-israéliennes seraient régies par la convention d’armistice du 23 mars 1949. «Israël, qui occupe, illégalement, le Liban, devrait penser aux mères juives qui pleurent leurs fils mourant inutilement sur le sol libanais. «Quant au Hezbollah, il se comporte comme la résistance française qui tuait des soldats allemands sous l’occupation. «Je reviens au Liban. J’espère que le président de la République, le général Émile Lahoud, faisant preuve d’indépendance, adoptera cet exposé juridique. J’espère, aussi, que, respectueux de l’Histoire, il reconnaîtra que nous sommes en IIIe République».