Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Nonobstant la volonté même du chef de l'Etat Vers un lahoudisme parlementaire ...

On le sait, le président Émile Lahoud n’admet pas le système de la troïka, du partage du gâteau, de la division de l’autorité en camps distincts, voire opposés. Il ne veut donc avoir ni «ses» ministres ni a fortiori «ses» députés. Mais nombre de ces derniers – l’affection ne se commande pas – veulent à tout prix initier Place de l’Étoile un mouvement de «lahoudisme», sinon un bloc organisé… Dès lors les consultations parlementaires prennent valeur de test. Bien sûr, pas pour savoir qui va être président du Conseil, car nul n’est censé ignorer la loi, entendre la volonté des décideurs. Mais pour connaître le nombre des néo-loyalistes ultras qui sont absolument résolus à laisser au président de la République le soin de nommer à leur place le chef du gouvernement. Nuançant leur position, des blocs (comme celui du Hezbollah) vont par une sorte de courtoisie d’accueil de bienvenue, s’en remettre également à M. Lahoud . Mais en précisant les qualifications qu’ils attendent du prochain président du Conseil ainsi que les grandes lignes du programme qu’à leur avis le Cabinet devra suivre. Les cercles politiques sont également curieux de voir s’il va y avoir des députés qui vont désigner un autre que M. Rafic Hariri et quel en serait le nombre. À ce propos, il n’est pas inutile de rappeler qu’une opposition limitée est tolérée, voire souhaitée par les meneurs de jeu, au titre de la devise «diviser pour mieux régner». Mais il est également évident, comme on l’a vu lors de multiples débats de confiance, qu’aucun mouvement de contestation susceptible de mettre vraiment en danger M. Hariri n’est toléré. Pour le moment. Et dans ce cadre les députés s’accordent pour estimer que le président du Conseil devra recueillir un minimum de 80 suffrages sans difficulté. Car, ajoutent-ils, les blocs en tant que tels peuvent difficilement se ranger contre lui. Non seulement cela risquerait de déplaire aux décideurs. Mais encore lui-même pourrait décider, en représailles, de ne pas en prendre un représentant dans son équipe. Ce serait donc plutôt à titre individuel que les opposants vont se déclarer. Pour ce qui est du volume du Cabinet, il y a nettement divergences de vue. Les haririens on le sait, estiment qu’il faut un minimum de 20 ministres, si on veut faire participer les forces politiques. Les néo-loyalistes pour leur part pensent que 14 suffiraient : il y aurait huit techniciens et six politiciens représentant les communautés. Le président Berry pour sa part propose le chiffre de 16. Habilement, il répète qu’il ne veut de part que si on en accorde une aux autres partis ou blocs parlementaires que les siens propres. Toujours côté nombre, les druzes n’auraient qu’un représentant –Walid Joumblatt selon toute probabilité– en cas de 14 et Talal Arslane resterait sur la touche. S’il y a 16 ministres et que les druzes obtiennent deux portefeuilles, il faudrait en donner trois aux grecs-orthodoxes, qui égaleraient alors le quota des maronites, des sunnites et des chiites. Pour l’équilibre confessionnel bien dosé, il faudrait donc 18 ou 20 ministres. Et pour la participation des principaux courants politiques, on ne peut pas faire moins que 24. Or il se répète que le président Lahoud ne veut pas d’une formation aussi gonflée et qu’à son avis 14 ou 16 devraient largement suffire. D’autres problèmes évidents se posent : sur quelle base choisir, le cas échéant, les courants politiques. Et peut-on laisser à ces mêmes forces le soin de désigner elles-mêmes leurs représentants, de les imposer donc aux présidents Lahoud et Hariri qui pourraient ne pas en vouloir…
On le sait, le président Émile Lahoud n’admet pas le système de la troïka, du partage du gâteau, de la division de l’autorité en camps distincts, voire opposés. Il ne veut donc avoir ni «ses» ministres ni a fortiori «ses» députés. Mais nombre de ces derniers – l’affection ne se commande pas – veulent à tout prix initier Place de l’Étoile un mouvement de...