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Actualités - ANALYSE

Un ouvrage de référence pour le nouveau régime "Le Liban ..." du général Jamil Lahoud

Bon sang ne saurait mentir. Les fermes propos du président Lahoud sonnent comme un écho des préceptes, tout aussi nets, que son père – et son modèle – le général Jamil Lahoud énonçait dans son ouvrage «Le Liban d’hier, d’aujourd’hui, de demain». Devenu député et ministre dans les années soixante, l’ancien officier y détaillait en effet des vues plutôt carrées sur l’État, le citoyen, la présidence, le rôle de la jeunesse… Extraits : – «Le rêve d’un État moderne ne s’est pas encore réalisé. Le double spectre du pouvoir ottoman et du mandat français ne cesse de nous hanter. Les changements survenus sont restés ponctuels, à l’ombre d’une devise fataliste : “Il n’est pas possible de faire mieux”. Le confessionnalisme apparaît comme une barrière infranchissable, bridant et brisant tout élan vers l’État moderne et le laïcisme évolué. Pour y parer, il faut une université moderniste autant que cohérente, dotée d’un corps enseignant engagé bien dirigé, en base d’une planification pédagogique bien étudiée et de programmes académiques bien ciblés. Pour imprimer à la jeunesse un essor édificateur et la mettre à l’abri de toute tentation d’extrémisme et de tout dérapage dévastateur. Dès lors, on ne doit pas hésiter à faire participer au pouvoir les générations montantes, aux côtés des sages anciens». Le général Jamil Lahoud portait donc une attention toute particulière à la jeunesse libanaise. Il voulait la préserver des turbulences que l’ignorance et les psychoses de crainte engendrent. Et il voulait l’attacher solidement au pays, éviter donc qu’elle ne s’engouffre dans une émigration causée par de multiples considérations sociales, économiques, politiques ou culturelles. Le confessionnalisme Il dénonçait inlassablement les effets néfastes du confessionnalisme, les divisions, les appétences gloutonnes, les idéologies brouillonnes, les contradictions, les haines, l’anarchie que ce système pouvait susciter. Le général père invitait dès lors les responsables, en tout premier lieu, «à tuer en eux-mêmes les démons de l’hostilité confessionnelle». Et à modifier les mentalités par une saine éducation scolaire puis universitaire unifiée. Afin qu’en définitive le Libanais forme «un citoyen un et unique face à l’ennemi, un seul bras pour édifier» la nation. Côté système, le général Jamil Lahoud avait foi dans la démocratie parlementaire qui à ses yeux correspond le mieux aux aspirations du peuple libanais, à son attachement à la liberté. Il ajoutait que malgré les dérapages de certains professionnels de la politique, malgré les profiteurs, malgré les pourris, malgré les méfaits du confessionnalisme, ce peuple restait profondément attaché au système démocratique. Les partis Il dénonçait également les vaines luttes partisanes et recommandait la création d’un front national pour accomplir ce que les partis auraient dû s’efforcer de faire, c’est-à-dire la modernisation du système. Une évolution qui devrait aboutir à l’adhésion de Libanais de toutes communautés à des partis qui seraient dès lors déconfessionnalisés. Il insistait beaucoup sur ce point et qualifiait même le confessionnalisme de «honte» nationale que le pouvoir avait le devoir impératif de gommer, au niveau des esprits puis des textes. Et il répétait que «les Libanais ne doivent former qu’une seule et même communauté, ayant foi dans une patrie qui serait un sanctuaire de liberté, de concorde et d’humanité». La présidence… Pour le général Jamil Lahoud, il faut relever impérativement un lourd défi : assurer la stabilité du pouvoir dans un pays extrêmement hétéroclite «où s’entrechoquent les intérêts des gens comme de leurs leaderships, de la base au sommet». Il soulignait l’importance capitale de la présidence de la République. Et définissait ainsi les qualités requises du chef de l’État : – «Des connaissances approfondies, une vision universelle, de la rigueur éthique, du sérieux dans le travail, de la conscience; beaucoup de générosité de cœur. Le président doit savoir ne jamais dévier de l’axe de l’unité nationale. Elle peut être assombrie en effet par les nuages des fanatismes, des surenchères et du partisanisme. Il doit également mettre un terme à l’anarchie du pouvoir, pour qu’on cesse de se mettre tout le temps en quête d’un sauveur. Il faut en effet passer de l’individualité à un travail d’équipe bien harmonisée qui redresse le pays sur base de mûre planification. Ce qui permettrait de faire face aux crises politiques et économiques. Et d’éliminer enfin la pieuvre des monopoles et du capitalisme exploiteur… » Autres conseils dont on se demande s’ils pourront tous être suivis : «La recherche d’une prospérité nationale qui ne peut se fonder sur les courtages, la Bourse, les banques ou sur la domination du commerce comme du secteur des services – car tout ceci ne profite qu’à une fraction – mais sur les secteurs de production…».
Bon sang ne saurait mentir. Les fermes propos du président Lahoud sonnent comme un écho des préceptes, tout aussi nets, que son père – et son modèle – le général Jamil Lahoud énonçait dans son ouvrage «Le Liban d’hier, d’aujourd’hui, de demain». Devenu député et ministre dans les années soixante, l’ancien officier y détaillait en effet des vues plutôt...