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Actualités - ANALYSE

L'heure est aux conseils de tout genre

Comme Guderian, stratège allemand des Panzers pendant la Seconde Guerre mondiale, ce vétéran local est un adepte convaincu de la blitzkrieg. «Il faut frapper vite et fort avant que les politicards ne se ressaisissent», clame-t-il à l’adresse du nouveau régime. Et de préciser que, «porté par une vague de popularité semblable à celle qui avait tourné la tête aux partisans d’un autre général, Lahoud doit en profiter tout de suite. Après, il serait trop tard. Il doit élargir et bien marquer son territoire, côté pouvoir. Et porter sans attendre des coups mortels au système, au clientélisme, à la corruption, aux ennemis d’une entité libanaise bien équilibrée et solidement campée sur deux jambes de même longueur». Cette personnalité souligne ensuite que «déjà, on s’ingénie, avec la vaine polémique sur les consultations parlementaires à brouiller les cartes, pour entraîner le nouveau régime sur les pentes glissantes d’une casuistique toute politicienne. Il ne faut qu’à aucun moment le nouveau régime ne commette l’erreur de se laisser embarquer dans de faux problèmes ou dans des disputes stériles. En bon marin, le général Lahoud doit garder fermement le cap sur les objectifs majeurs qu’il s’est fixés, sans se laisser dérouter». Autre avertissement du même vieux loup de mer : «Il y a toujours pour commencer, c’est bien connu, un préjugé favorable de la population à l’égard d’un nouveau pouvoir. On appelle cela l’état de grâce. Sa durée est évidemment variable, mais il est nécessaire d’abord de se rappeler qu’une popularité, c’est d’autant plus fragile que c’est unanime. On l’a bien vu avec Hariri, accueilli en 92 comme un sauveur et qui a bien plus de gens contre lui qu’avec lui aujourd’hui. En tout cas, les Libanais, qui ont certainement repris espérance, restent quand même sur leurs gardes car par le passé, ils ont été trop souvent déçus. Ils attendent donc le nouveau régime aux actes et s’il veut les impressionner favorablement, il doit prendre des mesures d’entrée de jeu». Un choix connu «Mais, poursuit cette source, si la population veut tester le régime, celui-ci à son tour va pouvoir dans les prochaines semaines mesurer la sincérité des pôles qui prétendent le soutenir à fond, à travers l’expérience de la mise sur pied d’un nouveau Cabinet. Ceux qui veulent vraiment contribuer à l’aventure du changement qu’il se propose – un changement qui se situe d’abord au niveau des mentalités – s’abstiendront de poser des entraves ou des conditions. Et ceux qui, au contraire, n’appuient le nouveau venu que par opportunisme essaieront d’exploiter tout de suite ce soutien en exigeant des portefeuilles pour eux ou pour leurs partisans. Ou encore des nominations dans l’Administration ou la promotion de fonctionnaires qui leur sont acquis». La même personnalité n’a pas de mots assez durs à l’encontre des «députés qui se lancent dans des surenchères serviles en affirmant qu’ils veulent laisser le général choisir à leur place. Encore faut-il qu’il le veuille et qu’il n’y voie pas un piège grossier. D’autant que le choix est en tout cas déjà connu. Il serait d’ailleurs plaisant de voir la tête que ces gens-là feraient et ce qu’ils diraient à leurs patrons décideurs si le président désignait en base de leur blanc-seing un autre que M. Hariri ! Ils s’en étrangleraient sans doute». Et de conclure qu’«on verra combien les parlementaires sont déterminés à marcher vraiment avec le régime quand le nouveau Cabinet leur demandera les pleins pouvoirs. Ce qu’il devra faire selon toute probabilité s’il veut mener à bien la réforme administrative et l’épuration projetées».
Comme Guderian, stratège allemand des Panzers pendant la Seconde Guerre mondiale, ce vétéran local est un adepte convaincu de la blitzkrieg. «Il faut frapper vite et fort avant que les politicards ne se ressaisissent», clame-t-il à l’adresse du nouveau régime. Et de préciser que, «porté par une vague de popularité semblable à celle qui avait tourné la tête aux...