Présidence - Le dossier des naturalisations momentanément clos Adieux ministériels détendus à Baabda

Le Conseil des ministres qui s’est tenu hier à Baabda, sous la présidence de M. Élias Hraoui était exceptionnel à plus d’un titre. Intervenant à l’issue du seul mandat présidentiel de neuf ans des annales libanaises, il faisait contraste avec les précédentes réunions des années de guerre, où les passations des pouvoirs s’étaient déroulées dans des circonstances mouvementées, voire tragiques. Le Conseil des ministres d’hier a été marqué par un climat plutôt détendu, et même bon enfant. Les sujets graves n’ont pas manqué, mais le consensus à leur sujet était tel qu’ils n’ont pas vraiment marqué les débats; ainsi, la condamnation de l’accord de Wye Plantation. La réunion a été marquée par deux discours prononcés par le président Hraoui et du président du Conseil Rafic Hariri. Le chef de l’État a prononcé un discours plutôt sobre, donnant l’impression d’un homme qui économise ses forces. Pour sa part, le chef du gouvernement a rendu hommage à un président dont l’audace et l’instinct politique, a-t-il dit, sont venus à bout du canon. M. Walid Joumblatt était le seul absent de la cérémonie. Le Conseil des ministres a ensuite expédié son ordre du jour en approuvant notamment un projet de loi réglementant plus sévèrement le travail des mineurs. Les revendications des enseignants, défendues par le ministre de l’Éducation, M. Jean Obeid, n’ont pas été approuvées, et le président Hraoui s’est montré plutôt sévère pour le mouvement revendicatif. De même, aucun mot n’a été prononcé sur l’annexe au décret sur les naturalisations. Une source officielle – M. Hariri, en fait–, devait confirmer, dans un bulletin de l’ANI (officielle), que ce dossier a été momentanément clos. Le chef du gouvernement s’est par ailleurs déclaré surpris que les journalistes abordent avec lui la question de certaines nominations diplomatiques. Selon la coutume, c’est aux ambassadeurs désignés hors cadre à mettre leur démission à la disposition du chef de l’État, au début de chaque nouveau mandat, a-t-il déclaré. Un déjeuner a suivi la courte séance ministérielle. Il n’y a pas eu de photo officielle, mais les ministres, détendus, ont plaisanté sur leurs diverses fonctions, et leurs chances de remettre les pieds, comme ministres, au palais présidentiel. C’est ainsi que le ministre de la Défense, Mohsen Dalloul, s’est déclaré prêt à se désister de son portefeuille au profit du ministre des Affaires étrangères Farès Boueiz, qui affirmait vouloir cumuler les deux fonctions... En général, le ton était à la plaisanterie. Beaucoup de toasts devait être levés à la santé du chef de l’État. Venu non pas de son bureau de la présidence mais de son domicile, le président Hraoui est reparti chez lui, après déjeuner, multipliant les marques de gratitude à l’égard du chef du gouvernement et des ministres.