Affaire Lewinsky Starr réveille les démons de l'Amérique

Le procureur Kenneth Starr a prononcé un véritable réquisitoire contre le président Bill Clinton jeudi devant le Congrès, l’accusant d’avoir cherché à entraver la marche de la justice dans l’affaire Lewinsky et, peut-être, dans d’autres scandales mal éclaircis. M. Starr était le premier témoin à comparaître devant la commission judiciaire de la Chambre des représentants, dans le cadre de la troisième procédure de destitution contre un président dans l’histoire des États-Unis. Afin d’éclaircir sa déposition, le procureur s’est référé à l’affaire Nixon pour dénoncer l’abus de pouvoir dont aurait fait preuve le président Clinton. Selon lui, les relations du président avec sa stagiaire ne sont rien comparées aux manipulations engendrées. L’audition du procureur Starr a lieu dans la même salle du Congrès que celle où avait témoigné Richard Nixon lors du scandale du Watergate, et selon les mêmes règles. Cette affaire avait traumatisé les États-Unis, qui voyaient pour la première fois leur président poussé à la démission. Cependant, comme le remarquent les journalistes présents, l’affaire Clinton ne se déroule pas dans la même solennité. Un chroniqueur est même allé jusqu’à parler d’ambiance de «cirque». L’audition du procureur, qui devait ensuite répondre aux questions des législateurs et de l’un des avocats de la Maison-Blanche, avait débuté de manière houleuse avec un pugilat politique entre démocrates et républicains à la commission.