Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Naturalisation - La polémique à son paroxysme Berry : je me lave les mains du sang de ce juste

Signera, signera pas. À six jours de l’expiration de son mandat, le chef de l’État, M. Élias Hraoui maintient le suspense en ce qui concerne la promulgation d’une annexe au décret des naturalisations. Jusqu’à hier soir, il n’était pas possible en effet de savoir avec précision si le président Hraoui a décidé d’aller de l’avant dans son projet ou d’y renoncer. De sources informées, on a précisé que l’annexe au décret serait signée au cours des prochaines 24 heures, probablement aujourd’hui, en marge du Conseil des ministres. Dans les milieux proches du président de la République, on a toutefois indiqué que jusqu’en début de soirée, M. Hraoui n’avait toujours pas pris de décision, alors que de sources proches du chef du gouvernement, on a insisté sur le fait que M. Rafic Hariri est toujours déterminé à ne pas contresigner le texte en l’absence d’un consensus chrétien autour du projet. De toutes ces indications, il ressort que la promulgation de l’annexe pourrait être compromise. Mais rien n’est encore dit. Place de l’Étoile, le chef du Parlement, M. Nabih Berry a réaffirmé qu’il ne s’est pas mêlé de cette affaire en 1994 et qu’il n’a pas l’intention d’intervenir aujourd’hui. «Je me lave les mains du sang de ce juste», a-t-il déclaré devant les députés qu’il a reçus hier. Entre-temps, l’opposition à une nouvelle vague de naturalisations s’amplifie dans les milieux chrétiens, hostiles pour la plupart à l’octroi de la nationalité à des étrangers avant même que le premier décret ne soit corrigé. La contestation s’est même étendue à la communauté druze. Dans un communiqué, le «Rassemblement des jeunes druzes» a réclamé l’octroi de la nationalité libanaise aux druzes qui l’avaient perdue parce qu’ils avaient émigré en 1914, en notant que leur communauté a été lésée durant la vague de naturalisations de 1994. Le ministre de l’Environnement, M. Akram Chéhayeb, a pour sa part regretté que «des critères juridiques et nationaux n’aient pas été pris en compte lors des naturalisations de 1994». Il a aussi déploré «l’exclusion de certains ayants droit parce qu’ils appartiennent à des communautés déterminées sous prétexte que l’annexe doit servir à rétablir l’équilibre islamo-chrétien». Les milieux chrétiens, rappelle-t-on, contestent l’arbitraire qui marque selon eux, l’octroi de la nationalité libanaise. Ils considèrent que seuls les ayants droit doivent être naturalisés abstraction faite de leur appartenance communautaire. C’est notamment la position de Bkerké sur laquelle le ministre des Affaires étrangères, M. Farès Boueiz, et le parti Solidarité se sont alignés hier. Mais cette position est contestée par la communauté syrienne-orthodoxe. Celle-ci a dernièrement pressé le chef de l’État de signer l’annexe au projet de décret. En vertu de ce texte, la nationalité libanaise doit être accordée à près de 7 000 syriens-orthodoxes. Dans une interview au quotidien koweïtien Al Anbaa, rapportée par l’Ani, l’archevêque syrien-orthodoxe, Mgr Georges Saliba, a vivement critiqué l’opposition maronite à la promulgation du deuxième décret. Mgr Saliba s’en est pris particulièrement au Conseil des évêques maronites, qualifiant sa position d’«égoïste», d’«injuste» et de «non chrétienne».
Signera, signera pas. À six jours de l’expiration de son mandat, le chef de l’État, M. Élias Hraoui maintient le suspense en ce qui concerne la promulgation d’une annexe au décret des naturalisations. Jusqu’à hier soir, il n’était pas possible en effet de savoir avec précision si le président Hraoui a décidé d’aller de l’avant dans son projet ou d’y renoncer....