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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Moratinos et les pôles du pouvoir ont tenu des discours divergents sur la 425 Le Liban invite l'Europe à se doter des moyens de sa politique Démenti officiel pas de mission militaire libano-syrienne, présidée par Chéhabi, à Washington (photo)

Le chef de la diplomatie libanaise a invité hier l’Europe à user de pressions sur Israël pour que ses propositions relatives au processus de paix ne restent pas du domaine de la théorie. «La position de l’Europe est juste à l’égard du processus de paix, et nous sommes les premiers à avoir réclamé son implication dans ce processus, mais elle demeurera une position de principe tant qu’elle n’a pas recours à des moyens de pression» sur Israël, a déclaré à la presse M. Farès Boueiz. Selon M. Boueiz, cette situation est due «au fait que les Etats européens n’ont pas une même politique extérieure et aussi à certaines sensibilités atlantiques qui lui font éviter le recours à certains moyens de pression économiques et politiques». Commentant la visite de l’émissaire de l’Union européenne au Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, qui avait quitté Beyrouth quelques heures plus tôt après avoir rencontré le président Hraoui, MM. Hariri et Berry ainsi que le chef de la diplomatie, M. Boueiz a regretté qu’il n’ait «pas été armé de moyens réels». (VOIR AUSSI PAGE 3) «L’Europe a un rôle légitime à jouer en raison de ses intérêts dans la région et de ses liens avec le Moyen-Orient», a-t-il dit regrettant toutefois que l’Union européenne n’ait pas «les capacités» pour remplir ce rôle. «M. Moratinos n’a pas fait de propositions, il a écouté et cherché un moyen de réaliser une percée (...) sans être doté de moyens», a-t-il ajouté. «Il est temps de l’en doter et c’est alors que l’Europe pourra jouer un rôle, sinon ses propositions resteront académiques et théoriques», a conclu M. Boueiz. Selon M. Boueiz, M. Moratinos a «tenté une lecture optimiste et conclu à la possibilité d’un progrès, sans avoir une vision claire des possibilités existantes». M. Moratinos a «essayé de donner l’impression que la dynamique du processus de paix est toujours vivante, alors qu’elle est sur le point d’expirer». Par ailleurs, M. Boueiz a démenti une information publiée dans le quotidien israélien «Jérusalem Arabe», selon laquelle une délégation militaire syro-libanaise présidée par le général Hikmat Chéhabi, chef d’état-major de l’armée syrienne, se rendrait à Washington, pour examiner les modalités d’un retrait israélien du Sud. Il s’agit d’une information «inventée de toutes pièces», a-t-il déclaré. «Une initiative de ce genre ne saurait logiquement être prise avant que le premier ministre israélien Netanyahu ne manifeste sa réelle volonté de paix. Une volonté qui se traduirait par le retour au principe de «la paix en échange des territoires». Mais Netanyahu a vidé le processus de paix de toute substance», a-t-il regretté. En soirée, une source militaire autorisée a publié à son tour un démenti de la nouvelle publiée par le quotidien israélien. Commentant une nouvelle de presse évoquant la possibilité d’un renforcement en matériel de la FINUL, par les Etats-Unis, en cas de retrait israélien, M. Boueiz a affirmé: «Qu’Israël commence d’abord par se retirer. Nous verrons ensuite». Réponse à Mordehaï M. Boueiz a encore estimé que la proposition israélienne de retrait conditionnel du Liban est «fausse, dénaturée et étrangère à l’esprit de la résolution 425», stipulant un retrait «sans délai» de l’armée israélienne du Liban. Le ministre israélien de la Défense, Yitzhak Mordehaï, ayant affirmé la veille que les responsables libanais ne rejettent l’offre israélienne que parce que Damas «les convoque et leur tape sur la tête», M. Boueiz a déclaré: «C’est plutôt Netanyahu qui frappe Mordehaï sur la tête. Il saute aux yeux que la position adoptée par le Liban à l’égard de la proposition israélienne était spontanée et que l’appui syrien n’est venu que par la suite». Le chef de la diplomatie libanaise a conclu en demandant à Mordehaï de «bien lire l’histoire de la politique israélienne au Liban», pour se rendre compte que cette politique «a toujours été perdante et coûteuse pour Israël». Abdel-Meguid critique Israël Les objections israéliennes à l’application de la résolution 425 de l’ONU demandant un retrait d’Israël du Liban-Sud constituent une «manœuvre» destinée à opposer le Liban à la Syrie, a estimé, pour sa part, M. Esmat Abdel-Méguid. Lors d’une conférence sur «l’avenir de la Ligue arabe» organisée à Rabat par le Club des diplomates marocains, le secrétaire général de la Ligue arabe a rappelé que la résolution 425 «ne comporte aucune restriction au retrait d’Israël des territoires libanais occupés». C’est la résolution 426 qui détermine les compétences des forces de maintien de la paix, mais uniquement pour «superviser le retrait israélien», a-t-il précisé. «Il est étonnant, a ironisé M. Abdel Méguid, qu’Ariel Sharon, artisan de l’invasion du Liban, soit soudain pris de grande sympathie pour le Liban et les Libanais». «Je salue la résistance libanaise et Israël ne comprend que ce langage», a souligné M. Abdel Méguid en faisant remarquer qu’Israël payait un prix très fort pour son occupation du Sud libanais.
Le chef de la diplomatie libanaise a invité hier l’Europe à user de pressions sur Israël pour que ses propositions relatives au processus de paix ne restent pas du domaine de la théorie. «La position de l’Europe est juste à l’égard du processus de paix, et nous sommes les premiers à avoir réclamé son implication dans ce processus, mais elle demeurera une position de...