Les habitants de Wata El Joz-ne veulent pas d'un dépotoir dans leur village

Les habitants du village de Wata el-Joz, au Kesrouan, ont protesté hier contre la décision prise récemment d’établir un dépotoir d’ordures dans leur localité. Cette décision avait été annoncé un jour plus tôt à la presse par des personnalités politiques du Kesrouan. Les habitants du village ont aussitôt réagi, appuyés dans leur protestation par le bureau régional des Kataëb au Kesrouan, ainsi que par l’évêque maronite de Jounieh, Mgr Choucrallah Harb. «Les habitants de Wata el-Joz et des environs refusent à l’unanimité le projet d’installation d’un dépotoir dans leur région», précise le communiqué. «Des rapports du ministère de l’Environnement, qui se basent sur des études effectuées par le ministère des Ressources hydrauliques et électriques, montrent que Wata el-Joz, et particulièrement l’endroit désigné pour devenir un dépotoir, surplombe un cours d’eau souterrain qui alimente des sources importantes et un nombre de puits artésiens. L’un de ces puits est celui de Wata el-Joz qui devrait alimenter, selon le ministère des Ressources hydrauliques et électriques, 50% des habitants du Kesrouan». «La région souffre déjà de la présence de nombreuses carrières dont les équipements n’ont pas encore été démontés bien que la décision de leur fermeture ait été prise depuis quelque temps», précise le communiqué. «Les carrières représentent un danger pour le village autant au niveau de la santé des citoyens, que de l’agriculture, de la pollution des eaux souterraines, et des pertes économiques». Et d’ajouter: «Si la décision de créer le dépotoir dans notre village est maintenue, cela signifie que les responsables lui auront assené le coup de grâce. Wata el-Joz était considéré dans le passé comme étant un centre de villégiature modèle». Par ailleurs, le bureau régional des Kataëb au Kesrouan a appuyé les habitants dans leurs protestations, considérant que «les habitants devraient refuser toute décision improvisée prise par certains individus au nom de la collectivité». «Il faudrait qu’un endroit approprié soit désigné à la place de ce village», a indiqué le communiqué des Kataëb. Pour sa part, Mgr Harb s’est demandé: «Qui sont ces personnalités qui peuvent se permettre de prendre une décision pareille concernant les citoyens qu’ils représentent». «N’y a-t-il pas assez de cas de pollution pour qu’on établisse un dépotoir dans une région qui contient des dizaines de sources d’eau?», a-t-il relevé. Et d’ajouter: «Nous ferons tout notre possible pour empêcher l’exode et la ruine du village».