Jaber annonce des mesures de lutte contre la cherté

Tout comme son collègue des Finances, le ministre de l’Economie, M. Yassine Jaber, pense que les commerçants ne profiteront pas de l’institution d’une surtaxe de 2% sur les importations pour hausser arbitrairement leurs prix. M. Jaber a dans le même temps annoncé une série de mesures devant barrer la route, selon lui, devant toute velléité de hausse des prix. Dans une déclaration, le ministre a indiqué que les équipes du Service de protection du consommateur ont commencé depuis samedi à effectuer des tournées sur les établissements de commerce. Il a aussi déclaré que le SPC et le Bureau technique des études au ministère ont simultanément établi des contacts avec les importateurs et les vendeurs de gros pour les mettre en garde contre une hausse arbitraire des prix. Selon M. Jaber des réunions consacrées au contrôle des prix se tiendront aujourd’hui au ministère. Dans le même temps, de nombreuses voix se sont élevées pour applaudir au vote, en Conseil des ministres, de la nouvelle échelle des salaires dans le secteur public, sans commenter toutefois les moyens décidées par le gouvernement pour la financer. Rappelons que cette échelle sera applicable à partir du 1er janvier 1999. Le vice-président de la Chambre, M. Elie Ferzli, a estimé qu’avec leurs salaires actuels, les Libanais et notamment les fonctionnaires ont de quoi tenir 10 jours seulement. Il s’est félicité du vote de la nouvelle échelle des salaires tout en soulignant la nécessité de ne pas aggraver le déficit budgétaire. Idem pour le bloc parlementaire du développement et du changement (Liban-Nord) qui a en outre invité le gouvernement à revoir sa politique fiscale de manière à tabler sur les impôts directs afin de ne pas faire assumer de nouvelles charges financières aux couches les plus défavorisées de la population. Le député Khaled Daher (Jamaa islamiya) a quant à lui estimé que de nombreux choix se présentent devant le gouvernement pour financer les nouveaux salaires dans le public. Il a mis l’accent dans ce cadre sur la nécessité que l’Etat récupère le marché des carburants dans la mesure où les recettes provenant de la vente de cette matière pourront assurer au Trésor les 400 milliards dont l’Etat a besoin pour payer ses fonctionnaires. Selon lui, les recettes du marché pétrolier libanais s’élèvent à 450 milliards de LL «qui vont dans les poches de ceux qui monopolisent illégalement ce marché». M. Khaled a aussi invité le gouvernement a se dépêcher pour régulariser les atteintes à la loi sur l’exploitation des biens côtiers avant d’affirmer redouter qu’à la longue l’Etat «ne vote une échelle de nouvelles taxes face à celle des salaires».