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Actualités - CHRONOLOGIE

Naturalisation - Murr s'entretient avec Berry Hraoui patiente et Hariri hésite

À cause de la levée de boucliers chrétienne contre l’annexe envisagée au décret de naturalisation, le président de la République, M. Élias Hraoui, semble patienter avant de signer le texte, et le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, hésite à son tour à le parapher. C’est ce qu’on a indiqué hier de sources ministérielles, en précisant toutefois que le chef de l’État reste déterminé à signer l’annexe avant son départ, partant du principe que la naturalisation d’une majorité chrétienne rétablira l’équilibre rompu par l’octroi de la citoyenneté libanaise à une majorité musulmane en juin 1994. «Le président Hraoui a souvent répété qu’il cherche à avoir la conscience tranquille à travers son insistance à signer l’annexe», a-t-on indiqué de mêmes sources, ajoutant que le chef de l’État veut attendre quelques jours avant de décider s’il doit ou non signer le nouveau décret. Une des raisons pour lesquelles M. Hraoui a voulu patienter est l’attitude du chef du gouvernement qui hésite à signer l’annexe, bien qu’il eut promis de le parapher aussitôt que les nouvelles demandes de citoyenneté présentées par les chrétiens seront complétées. M. Hariri ne veut pas mécontenter les chrétiens et plus particulièrement Bkerké, selon les mêmes sources. L’affaire doit être tranchée avant mardi prochain. C’est ce jour-là que le mandat du président Hraoui expire, rappelle-t-on. Dans les milieux chrétiens, l’opposition à l’annexe en question reste à son paroxysme. Réuni hier, le conseil exécutif de la Ligue maronite a «mis en garde contre la promulgation d’un nouveau décret de naturalisation qui est de nature à porter atteinte au caractère sacré de l’identité libanaise et de la patrie et ne ferait qu’aggraver le lourd contentieux légué par l’actuel régime au mandat du président Émile Lahoud». La Ligue maronite a vivement reproché au régime de «couvrir un scandale par un autre plus grave et de défier les sentiments des Libanais, en transformant l’identité libanaise en une marchandise proposée aux grossistes, dans le cadre de concessions bon marché et de manœuvres suspectes». Elle s’est prononcée pour l’adoption d’une loi moderne sur la naturalisation estimant que le privilège présidentiel d’accorder la citoyenneté libanaise doit «demeurer une rare récompense destinée à une élite contribuant à la renommée du Liban». La Ligue maronite, rappelle-t-on, avait saisi le Conseil d’État d’un recours en annulation du décret de 1994, sur base de la naturalisation de nombreux Palestiniens et de personnes qui n’ont jamais mis les pieds au Liban. La fédération des Ligues libanaises chrétiennes, réunie hier sous la présidence de M. Pierre Hélou, s’est étonnée de ce que les autorités n’ont pas réagi aux propos du responsable des affaires des réfugiés au sein de l’Autorité palestinienne, M. Assaad Abdel Rahman, sur le nombre de Palestiniens naturalisés en 1994 . Dans une interview au quotidien jordanien Al-Arab al-Yom, datée du 2 novembre, M. Abdel Rahman avait indiqué que ce nombre varie entre 70 000 et 100 000. Selon le communiqué publié par la fédération, ces propos «confirment les craintes des Libanais quant au déséquilibre engendré par le premier texte à cause de la naturalisation de personnes qui ne méritent pas d’obtenir la citoyenneté libanaise. Ils augmentent aussi leurs inquiétudes concernant l’implantation palestinienne rejetée par la Constitution et par toutes les forces politiques». Selon les sources susmentionnées, en vertu de l’annexe au décret de naturalisation, «près de 40 mille chrétiens doivent obtenir la nationalité libanaise, contre 5 mille mahométans». Parmi les chrétiens, il y aurait 4 800 maronites, 9 000 grecs-catholiques, 5 000 chaldéens. Les autres appartiennent aux communautés grecque-orthodoxe et copte. Le problème que pose le projet d’une nouvelle vague de naturalisation a été, hier matin, au centre de l’entretien que le chef du Parlement, M. Nabih Berry, a eu, Place de l’Étoile, avec le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr. De sources proches de M. Berry, on indique que le chef du Législatif était en faveur de la promulgation d’une loi relative à la naturalisation. Il n’en demeure pas moins qu’il ne s’est pas mêlé de la vague de naturalisation de 1994 et qu’il ne compte pas se mêler aujourd’hui de cette affaire, ajoute-t-on de mêmes sources. Il y a lieu d’indiquer que MM. Berry et Murr ont eu un deuxième entretien en soirée à Aïn el-Tiné. De sources informées, on a indiqué que M. Murr a communiqué au chef du Législatif les résultats de sa dernière visite à Damas.
À cause de la levée de boucliers chrétienne contre l’annexe envisagée au décret de naturalisation, le président de la République, M. Élias Hraoui, semble patienter avant de signer le texte, et le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, hésite à son tour à le parapher. C’est ce qu’on a indiqué hier de sources ministérielles, en précisant toutefois que le chef de...